« guinguette », définition dans le dictionnaire Littré
guinguette
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guinguette [1]
(ghi-ghè-t') s. f.
- 1Nom qu'on donne aux cabarets des environs de Paris et d'autres villes, et où le peuple va boire et se réjouir les jours de fête.
Vois-tu près de la guinguette Folâtrer dessus l'herbette Vénus avec les amours ?
Chaulieu, Au cheval. de Bouillon, 1704.Ces gentils compagnons Qui les fêtes, à la guinguette, Régalant facile grisette Avec trois maudits violons, Pour Toinon, Nicolle ou Pérette à bon marché font des chansons
, Hamilton, Lett. à M. de Mimeure, datée de Sceaux, 1er juillet 1705.Moi, madame, je n'ai point d'amant, mais on en trouve à la guinguette. - La veuve : Un amant de guinguette, la jolie chose !
Dancourt, Impr. de Surène, sc. 15.On ne voit point, dans les faubourgs ni hors des murs, ces guinguettes où nos artisans et le bas peuple vont oublier leurs travaux et se livrer à une joie franche, sans souci pour le lendemain
, Duclos, Voy. Ital. Œuv. t. VII, p. 94, dans POUGENS.Nos promenades tête à tête hors de la ville où je dépensais magnifiquement huit ou dix sols à quelque guinguette
, Rousseau, Confess. VIII.Deux poëtes de l'ancien opéra-comique, dont le génie était la gaieté, et qui n'étaient jamais si bien en verve que sous la treille de la guinguette
, Marmontel, Mém. VI. - 2Petite maison de campagne.
Personne ne pouvait comprendre une dépense si prodigieuse pour une simple guinguette, puisque une maison sans terres, sans revenus, sans seigneurie ne peut avoir d'autre nom
, Saint-Simon, 311, 103.J'ai vu le Skellendorf ; il a dîné dans ma guinguette
, Voltaire, Lett. Algarotti, 15 août 1760.À ce jardin était jointe une guinguette assez jolie qu'on meubla
, Rousseau, Conf. v.On a dit une maison guinguette.
Cet homme était retiré à Auteuil ; le malade a emprunté une maison guinguette que Samuel Bernard a dans ce village
, Barbier, Journ. hist. du règne de Louis XV, p. 350. - 3Il s'est dit autrefois pour grisette.
Il faudra que je m'en retourne à pied, comme une guinguette qui vient de souper en ville,
Le ballet des 24 heures (1722), sc. 6, dans FR. MICHEL, Argot.
ÉTYMOLOGIE
Génin, Récréat. t. II, p. 145, le tire de gigue, lieu où l'on remue la gigue, où l'on danse. Il paraît plutôt venir de guinguet ou ginguet (voy. GINGUET) qui s'est dit d'un petit vin : lieu où l'on vend du petit vin.