« gorger », définition dans le dictionnaire Littré
gorger
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gorger
(gor-jé. Le g prend un e devant a et o : gorgeant, gorgeons) v. a.
- 1Mettre dans la gorge.
C'est pendant la nuit qu'elle [la mère d'un pétrel] le nourrit [son petit] en le gorgeant, par intervalles, de la substance du poisson qu'elle pêche tout le jour à la mer
, Buffon, Ois. t. XVII, p. 463. - 2Il se dit de l'action de l'homme qui gorge des pigeons, des dindons pour les engraisser.
- 3Donner à manger avec excès. Il ne faut pas gorger les enfants.
Fig. Combler. On les a gorgés de biens, d'or et d'argent.
- 4Au reversi, gorger le quinola, contraindre à le jouer.
- 5 Terme d'artificier. Gorger une fusée, la remplir de composition jusqu'au-dessus de la gorge.
- 6 Terme de vétérinaire. Tuméfier. Les eaux ont gorgé les jambes de ce cheval.
- 7 V. n. Au reversi, gorger, être forcé de jouer un as ou un quinola, sans faire le reversi.
- 8Se gorger, v. réfl. S'emplir de nourriture.
Si l'on se gorgeait de boire et de manger
, Pascal, Prov. 9.Terme de fauconnerie. Un oiseau s'est gorgé, c'est-à-dire il a pris sa nourriture.
Par extension, se remplir.
Les pores vidés d'air se gorgent de celui qui est fourni par les feuilles,
Bonnet, Usage des feuilles, 4e mémoire.Fig.
Un pirate à nos yeux se gorge de butin
, La Fontaine, Fianç.
HISTORIQUE
XIVe s. Quant vostre esprevier est gorgé
, Ménagier, III, 2.
XVIe s. Des hommes pleins et gorgez de toutes sortes de commoditez
, Montaigne, I, 246. Junius se vouloit gorger et remplir de la fortune, ce pendant qu'il la tenoit
, Amyot, Galba, 21.
ÉTYMOLOGIE
Gorge ; wallon, gourgî, avaler ; saintongeois, gouger.