« fourrier », définition dans le dictionnaire Littré

fourrier

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fourrier

(fou-rié ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : les fou-rié-z et les sergents) s. m.
  • 1Autrefois, officier qui servait sous un maréchal des logis et dont la fonction était de marquer le logement de ceux qui suivaient la cour.

    Fig. Avant-coureur. …Songez qu'à votre âge Mille accidents fâcheux suivent le mariage… Et cet heureux hymen qui les charmait si fort [les vieillards qui se marient], Devient souvent pour eux un fourrier de la mort, Corneille, Suivante, II, 1.

    Il se dit quelquefois en ce sens figuré au féminin. La fourrière du jour, l'Aurore. On la [l'Aurore] cherchait partout, au lit du vieux Tithon, Dans les bois de Céphale, au palais de Memnon ; Et, faute de trouver cette belle fourrière, Le jour jusqu'à midi se passa sans lumière, Corneille, Illus. com. II, 1.

  • 2Aujourd'hui, sous-officier chargé de pourvoir au logement des soldats, de répartir les vivres, etc. Le fourrier de la compagnie.

    Adjectivement. Sergent-fourrier. Maréchal des logis fourrier.

    Fig. et familièrement. Il est bon fourrier, il garde le meilleur ou le plus gros morceau pour lui (en parlant de celui qui sert à table). On dit de même à celui qui ne se réserve rien : Vous seriez mauvais fourrier.

  • 3 Terme de marine. Se dit de celui qui travaille, en sous-ordre, aux écritures du service et de la comptabilité.

HISTORIQUE

XIIe s. Li forier [fourrageurs] courent por les villes rober, Raoul de C. 300.

XIIIe s. Non pourquant il orent nos fourriers aresté devant Phinepople et fourclos de leur gent meisme, H. de Valenciennes, IV. Ses queux [cuisiniers], ses boutilliers [il] apreste, Ses fouriers [ceux qui ont soin du fourrage] et ses panetiers, Bl. et Jehan, 5177.

XVe s. Les fourriers avoient moult de peine en querant vivres et fourrages pour les chevaux, Froissart, II, II, 76. Le roy, depuis son arrivée en ceste dite ville de Dijon, a fait constituer prisonniers tous les fourriers… à cause qu'il font marchandise des logis et les vendent pour en faire leur prouffit, Bible des chartes, 4e série, t. V, p. 371.

XVIe s. Les habitants disent que depuis quelque temps la mer se poulse si fort vers eulx, qu'ils ont perdu quatre lieues de terre ; ses sables sont ses fourriers ; et voyons de grandes montjoies d'arene mouvante qui marchent d'une demi-lieue devant elle et gagnent païs, Montaigne, I, 232.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. folrier ; bas-lat. fodrarius, de fodrum, fourrage (voy. FEURRE). Le fourrier était originairement celui qui allait fourrager, puis celui qui pourvoit aux logements, aux vivres, etc.