« fourcher », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
fourcher
- 1 V. n. Faire la fourche, se diviser comme fait une fourche. Un arbre qui fourche.
Être bifurqué.
Mme et Mlle d'Elbœuf passèrent à Fontainebleau sans voir personne, suivant leur proie [M. de Mantoue] jusqu'où le chemin fourchait
, Saint-Simon, 138, 21.Fig. Cette famille, cette race n'a point fourché, elle n'a formé qu'une seule branche.
Fig. La langue fourche, quand elle prononce un mot pour un autre ; c'est-à-dire elle prend la bifurcation, le mot qu'il ne faut pas.
Je ne sais auquel la langue a fourché le premier
, Sévigné, 456. - 2 V. a. Terme d'agriculture. Tirer de terre, avec une fourche, le chiendent que les labours ont arraché.
- 3Se fourcher, v. réfl. Prendre une disposition fourchue. Ses cheveux se fourchent.
Se bifurquer.
Les Romains avaient construit un grand chemin qui conduisait de Vieux à Bayeux, où il se fourchait pour aller à Saint-Lo et à Cherbourg
, Segrais, Mém. t. II, p. 14.
HISTORIQUE
XIVe s. Li lions ot queue fourchiée
, Chastelain de Couci, V. 1559. Les François estoient bien paignez, Les vis [visages] tendres et deliés, Et si avoient barbes fourchées
, Liv. du bon Jeh. 2818.
XVIe s. La langue lui fourcha un peu, à cause que ce n'estoit pas son langage naturel, et il meit une s, au lieu d'une n
, Amyot, Alex. 52. Il luy refusa sa fille pour luy avoir veu faire l'arbre fourché sur une table
, Montaigne, II, 350. Ce qu'on a dit : tant que la tige a souche, elle ne se fourche ; est-ce pas, tant que la ligne directe dure, la collaterale n'a point de lieu ?
Loysel, 323. Il fallut emplir le marais de fascines et de claies par dessus, et à la portée du canon fourcher les aproches pour gagner les deux portes
, D'Aubigné, Hist. III, 444.
ÉTYMOLOGIE
Fourche ; Berry, la langue m'a fourchi.