« ennuyeux », définition dans le dictionnaire Littré
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ennuyeux, euse
- 1Qui cause de l'ennui, d'une manière constante. Cet homme est bien ennuyeux. Un ennuyeux personnage.
Le plus souvent ici l'on parle sans rien dire ; Et les plus ennuyeux savent s'y mieux conduire
, Voltaire, Indiscr. 4.Qui, pour vivre à Paris avec l'air d'être heureux, Au fond n'y sont pas moins ennuyés qu'ennuyeux
, Gresset, Méchant, II, 3.Familièrement. Ennuyeux comme la pluie, très ennuyeux.
Substantivement. C'est un ennuyeux, un grand ennuyeux.
Si vous saviez comme je m'amuse en vous ennuyant : c'est comme tous les autres ennuyeux du monde
, Diderot, Salon de 1765, Œuvr. t. XIII, p. 188, dans POUGENS. - 2Qui ennuie, en parlant des choses.
Brisons là ; ce discours deviendrait ennuyeux
, Corneille, Othon, IV, 4.Et que si l'on ne va jusqu'à trancher le cours De son règne ennuyeux et de ses tristes jours
, Corneille, Nicom. II, 1.Et ne lui laissant rien qu'une ennuyeuse vie
, Rotrou, Bélis. I, 2.Un si long entretien vous serait ennuyeux
, Racine, Alex. I, 3.
HISTORIQUE
XIIIe s. Plus anuieuses noveles ne leur peust l'en conter
, Villehardouin, CXLVI. Et dedans cel jor leur avint une mesaventure qui moult fu grans et annieuse
, Villehardouin, LVIII. Gesir est ennuieuse chose, Quant l'en ne dort ne ne repose
, la Rose, 2507. Et il me courouce et fet l'anieus por parler d'une soie [sienne] besogne
, Beaumanoir, V, 19.
XIVe s. Et telz gens sont tristes et enieus à eulx meismes et à leurs amis
, Oresme, Eth. 129.
XVe s. Elle qui auparavant estoit la plus joyeuse, attendant ce que tant avoit desiré, devint triste et ennuyeuse [chagrine]
, Louis XI, Nouv. LXXXI.
XVIe s. Ô quantes fois depuis votre ennuyeux depart, Solitaire et pensif ayje seul à l'escart Erré par les rochers !
Ronsard, 799.
ÉTYMOLOGIE
Ennui, et la terminaison eux qui signifie réplétion, plénitude ; provenç. enojos, enoios, enujos, enuios, enueyos ; catal. enujos ; espagn. et portug. enojoso ; ital. annoioso.