« enduire », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
enduire
- 1 V. n. Terme de fauconnerie. Introduire en soi, digérer bien la chair, en parlant d'un oiseau de proie.
- 2 V. a. Couvrir d'un enduit. Enduire une muraille de plâtre.
Regarde d'où provient L'achoppement qui te retient ; Ôte d'autour de chaque roue Ce malheureux mortier, cette maudite boue Qui jusqu'à l'essieu les enduit
, La Fontaine, Fabl. VI, 18. - 3S'enduire, v. réfl. Être enduit. Cette pierre s'enduit facilement des couleurs.
- 4S'enduire soi-même. Les lutteurs, dans les jeux de l'antiquité, s'enduisaient d'huile.
HISTORIQUE
XIIIe s. Li faucon qui ont tout enduit [tout digéré] Se debatent par la riviere
, l'Escoufle.
XVe s. Jusqu'à midi estes ou [au] lit bouté, Lors vous levez et avez mal enduit Vostre manger ; s'en est enfermeté
, Deschamps, Vie dissipée.
XVIe s. L'Espagnol, tournant la teste à ses gens, dit (l'oyant le comte) : voici un grand heretique ; mais cela fut enduit à la sauce d'un riz et embrassade
, D'Aubigné, Hist. I, 256. Ils receurent capitulation entierement violée par les soldats, qui ne pouvoient enduire [digérer] la perte de leur Brissac
, D'Aubigné, ib. I, 283. …à laquelle aiant donné esperance d'estre sa femme, il fit enduire à regret la qualité de concubine
, D'Aubigné, ib. I, 351. Le roi de Pologne dit qu'il n'estoit point coulpable de ce qui s'estoit fait, et couppa court, enduisant cette remonstrance par un affront
, D'Aubigné, ib. II, 110. Une ceinture de pippes enduites de poix
, D'Aubigné, ib. III, 19.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. enduire, endurre ; catal. induir ; espagn. inducir ; portug. induzir ; ital. indurre ; du latin inducere, de in, et ducere, conduire (voy. DUIRE). De conduire dedans, sens propre d'enduire, est venu le sens de conduire dessus, couvrir.