« emprunt », définition dans le dictionnaire Littré
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emprunt
- 1L'action d'emprunter ; la chose empruntée.
Je suis arrivé en un pays où l'on ne parle ni d'édits de subsides, ni d'emprunts sur le peuple
, Voiture, Lett. 86.L'emprunt que fait le fils de l'avare [dans la pièce de Molière]
, Sévigné, 605.Ce qu'ils trouvaient le plus lâche après le mensonge, était de vivre d'emprunt
, Bossuet, Hist. III, 5.Terme de finance. Il se dit des sommes qu'un gouvernement, une commune, une grande entreprise obtient par les souscriptions volontaires des particuliers, à la condition d'en servir les intérêts.
Emprunt forcé, somme qu'un gouvernement lève par emprunt, c'est-à-dire avec la promesse de rendre, mais sans laisser aux citoyens la possibilité de refuser de prêter.
Emprunt forcé se dit aussi, entre particuliers, d'un prêt qu'on ne veut pas ou ne peut pas refuser.
Caisse d'emprunt, caisse qui fut établie à Paris de 1673 à 1716, et où chaque particulier était admis à faire valoir ses fonds.
- 2 Fig. Cet auteur a soin de cacher les emprunts qu'il se permet.
Elle me dédaigne, et me préfère un autre Qui n'a pour tout pouvoir qu'un faible emprunt du nôtre
, Corneille, Attila, III, 1.Cette nature abondante ne refuse pas d'aller à l'emprunt
, Bossuet, III, Annonc. 1.D'emprunt, loc. adj. Factice, qui n'est pas propre au sujet. Érudition d'emprunt. Esprit d'emprunt.
…L'une paraît gentille, Pour savoir se servir d'une beauté d'emprunt, Mettre un visage blanc sur un visage brun
, Regnard, le Bal, 7.Par emprunt, loc. adv. Accidentellement, indirectement.
Ils n'ont tenu la puissance que par emprunt
, Bossuet, Hist. III, 7.J'ai encore une chose à vous dire, dans ma confession générale, c'est que je n'ai jamais été gai que par emprunt
, Voltaire, Lett. Richelieu, 19 août 1766. - 3Sorte de jeu de cartes à 3, 4, 5 ou 6 personnes, et qui se joue avec des jeux de cartes complets, ou jeux de 52 cartes.
- 4 Terme d'eaux et forêts. Arbre d'emprunt, arbre d'une ancienne vente, marqué pour servir de pied-cornier à une vente nouvelle.
HISTORIQUE
XIIIe s. Celui de qui la chose est, et à qui l'on la requiert à emprest, ne la prestera ja se il ne viaut [veut]
, Ass. de Jér. I, 193.
XVe s. Toutes voies il considera que le couroucer ne lui pouvoit rien valoir ; si en fit le meilleur semblant comme il put, par emprunt, et leur dit…
, Froissart, I, 1, 73.
ÉTYMOLOGIE
Voy. EMPRUNTER ; provenç. emprumpt.