« divinité », définition dans le dictionnaire Littré
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divinité
- 1Qualité de ce qui est divin.
Les oracles deviennent galimatias par la mauvaise disposition de l'organe qui les rend ; ils perdent l'opinion de leur première divinité, et n'acquièrent point les grâces de l'éloquence humaine
, Guez de Balzac, Socr. chrét. Disc. 10.Divinité de Jésus-Christ, nature divine par laquelle il est une des personnes de la Trinité et qui avait été niée par les Ariens.
Arius et ses partisans y furent appelés [au concile] ; on les ouït, on les convainquit, on les condamna ; la divinité de Jésus-Christ fut reconnue
, Fléchier, Hist. de Théod. II, 8. - 2 Par la métonymie du concret pour l'abstrait, l'être divin lui-même, dieu ou déesse. Les divinités du Styx. Sombres divinités, les dieux infernaux. Divinité favorable. Divinité terrible.
Avant qu'un culte impie se fût taillé des divinités de bois
, Massillon, Caréme, Vérité.On peut réduire à trois points et à trois questions principales les sentiments des anciens philosophes sur la divinité : 1° si la divinité existe ; 2° quelle est sa nature ; 3° si elle préside au gouvernement du monde et si elle prend soin des affaires du genre humain
, Rollin, Hist. anc. liv. XXIII, ch. III, art. 1.[Dans le poëme épique] Chaque vertu devient une divinité
, Boileau, Art p. III. - 3 Par antonomase, le vrai Dieu.
Il semble que ce sentiment [de la toute-puissance de Dieu] n'est pas moins gravé dans l'esprit des hommes que celui de leur liberté, puisqu'ils comprennent, dans les vœux qu'ils font et dans les actions de grâces qu'ils rendent à la divinité, plusieurs choses qui ne leur arrivent que par leur liberté ou celle des autres
, Bossuet, Libre arb. 3.Du séjour bienheureux de la divinité
, Racine, Esth. Prol.Un envoyé de la divinité Eût semblé moins terrible au peuple épouvanté
, Delavigne, Vêpres sicil. V, 2. - 4 Par extension, ce qu'on adore, ou qu'on est censé adorer.
Je jure donc par vous, ô pitoyable reste, Ma divinité seule après ce coup funeste…
, Corneille, M. de P. V, 1.Ni l'or ni la grandeur ne nous rendent heureux ; Ces deux divinités n'accordent à nos vœux Que des biens peu certains, des plaisirs peu tranquilles
, La Fontaine, Phil. et Baucis.Une divinité volage [la mode] Nous anime et nous conduit tous
, Bernis. - 5 Fig. Femme très belle. C'est une divinité.
Sachez que je m'impute à trop de lâcheté D'entendre mal parler de ma divinité [la femme que j'adore]
, Molière, l'Étour. III, 3.
HISTORIQUE
XIIIe s. Ainsinc preeschier le soloient Jadis par Paris la cité Li mestre de divinité [théologie]
, la Rose, 11496.
XIVe s. Si seront 20 escolier enfant en gramaire et 30 en logique et en philosophie et 20 en theologie ou en divinité
, Du Cange, ars.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. divinitat ; espagn. divinidad ; ital. divinità ; du latin divinitatem, de divinus, divin. Dans l'ancien français ce mot signifie théologie, d'où l'anglais divinity, qui a ce sens.