« désenivrer », définition dans le dictionnaire Littré

désenivrer

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désenivrer

(dé-zan-ni-vré, an prononcé comme dans antique) v. a.
  • 1Faire passer l'ivresse. L'effet du vin, par haut et par bas, fut tel qu'on en fut en peine, et ne la désenivra pas [la duchesse de Berry], Saint-Simon, 281, 74.

    Absolument. Cet homme ne désenivre point. Cette marche si désordonnée et si dissolue [d'Alexandre] dura sept jours, pendant lesquels l'armée ne désenivra point, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. VI, p. 547, dans POUGENS.

  • 2 Fig. Tout roi que la peur désenivre Nous prodigue aussi les joujoux, Béranger, Nègres.
  • 3Se désenivrer, v. réfl. Sortir de son ivresse.

    Fig. Sortir d'un transport, d'un ravissement, d'une illusion. Je suis en danger de ne me désenivrer que l'année prochaine, Guez de Balzac, liv. IV, lett. 14. Pour me désenivrer, je viens vite à la prose, Voltaire, Lett. Pruss. 39.

HISTORIQUE

XIIe s. Va, bonne femme, à tun ostel dormir ; si te desenivreras par le dormir, Rois, p. 4.

XIVe s. Quant il est desenyvré ou bien esveillé, et les fumées sont passées et disgerées, adoncques il a ses sens desliés et desempeschiés, Oresme, Thèse de MEUNIER.

XVIe s. Les uns disent, quand il eut prins son pli, que depuis il ne desenivra, Despériers, Contes, LXXIX. Estant desenivré, et se voyant ainsi logé, Yver, p. 565. Ils ne purent qu'ils ne fissent savoir leur soubçon à l'amiral, le priant de se desenyvrer des fumées de la cour et de penser à sa seureté et à la leur ensemble, D'Aubigné, Hist. II, 8.

ÉTYMOLOGIE

Dés… préfixe, et enivrer.