« cuistre », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
cuistre
- 1Valet de collége. J'ai été cuistre dans le collége de l'Assomption.
- 2 Par extension, pédant encrassé.
Quelque ancré qu'il fût [Godet, évêque de Chartres], son extérieur de cuistre le rassura [Fénelon]
, Saint-Simon, 34, 135.M. Furia est un cuistre, ancien cordonnier comme son père
, Courier, I, 64.Nul front sinistre ; Propos de cuistre, Airs de ministre N'y sont point permis
, Béranger, Cocagne.Allez, cuistre fieffé
, Molière, Bourg. gent. II, 4.Pauvre enfant, se disait le vieillard, tu chantes comme l'oiseau que tient en joue le chasseur : tout le monde conspire à te marier avec ce cuistre
, Ch. de Bernard, Un Homme sérieux, § 13.
HISTORIQUE
XIe s. Revint li costre à l'imagine el muster
, St Alexis, XXXVI.
XIIIe s. À un soir vint à la chapiele ; Et li coustres ferme les huis
, Roman de Robert le Diable.
XVe s. Le coustre, tenant le lieu de son compagnon estant à Rome…
, Louis XI, Nouv. XLII.
XVIe s. Cuistre (domestique qui cuit pour les écoliers)
, Oudin, Dict.
ÉTYMOLOGIE
Diez le tire de cocistro, qui est dans les Gloses d'Isidore avec le sens de cuisinier ; mais on ne trouve aucun exemple ancien de ce mot ; ce qui serait étrange, s'il venait de cette glose, au lieu que cela sera tout naturel si l'on suppose que cuistre n'est qu'une autre prononciation de coustre, sacristain (qui vient, lui, du latin custos, gardien, avec épenthèse de l'r ; voy. CUSTODE ; allem. Küster) ; le sens aura facilement passé de serviteur d'église à serviteur de collége.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
CUISTRE. - HIST.XIIIe s. Ajoutez : Que il se tenroient… à l'ordenanche de Louis, cousteur de Saint-Quentin ; et jou Loeis, coutres de Saint-Quentin…
, Charte du Vermandois, dans Bibl. des ch. 1874, XXXV, p. 457.
ÉTYMOLOGIE
Ajoutez : Les formes coustre au sujet et cousteur au régime montrent que le bas-latin ou latin populaire disait non pas custos, custodem, mais custor, custorem.