« concorde », définition dans le dictionnaire Littré

concorde

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

concorde

(kon-kor-d') s. f.
  • Union des cœurs ou des esprits. Si c'est pour nous unir d'une étroite concorde…, Rotrou, Bélisaire, III, 2. … Leur concorde impie, affreuse, inexorable, Corneille, Cinna, I, 3. Par lui seul d'entre nous la concorde est bannie, Voltaire, Catil. IV, 2.

    Formulaire de concorde, écrit ajouté par les Luthériens à la Confession d'Augsbourg, pour condamner les Zuingliens.

HISTORIQUE

XIIe s. E si cuncorde et pais li tiens, E que te faces crestiens, [il veut] Qu'amor ferme seit establie Entre vous dous sans tricherie, Benoit de Sainte-Maure, II, 6317. E dit qu'en la cuncorde, quant um les fist amis, Aveit l'uns d'els à l'autre otrié e promis…, Th. le mart. 53.

XIIIe s. Qui moult amoit mieux les descordes Qu'il ne fit les gentis concordes, Bat. des 7 arts. Si r'avions et pais et concorde, la Rose, 14715. Quel concorde que li banis de LX livres fache à nous, il remaint banis as hommes de la chité dusque adont qu'il ara payet LX sols, Tailliar, Recueil, p. 39.

XIVe s. Je, dist-il, qui suys aucteur de concorde, Bercheure, f° 38, verso. Contencion qui est ennemie et adversaire à concorde, Oresme, Eth. 229. Amisté appert estre une chose semblable à concorde, Oresme, Eth. 229. Nennil, ce dit Bertran, par le mien serrement ! De concorde, de paix, n'ai ore nul talent, Guesclin 22308.

XVIe s. Il est certain que l'esprit n'est point repugnant à soy : quelle sera donc la concorde [conciliation] ? Calvin, Instit. 642.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. espagn. et ital. concordia ; du latin concordia, de cum, avec, et cor, cordis, cœur (voy. CŒUR).