« chevron », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
chevron [1]
- 1Pièce de bois sur laquelle on attache les lattes, dans le toit d'un bâtiment.
Terme de menuiserie. Échantillon de bois.
Terme de marine. Morceau de bois pour maintenir un affût dans les gros temps.
Dans les chantiers, nom de pièces de bois qui n'ont pas plus de 17 centimètres d'équarrissage.
- 2Sorte de météore.
Les comètes ou chevrons de feu qu'on voit quelquefois dans le ciel
, Descartes, Météor. 7. - 3 Terme de blason. Nom de deux bandes plates, qui sont jointes par le haut, et qui s'élargissent en forme de compas à demi ouvert ; les différences en sont marquées par quelque épithète qui les exprime. Chevron brisé, celui dont la pointe est fendue en sorte que les pièces ne se touchent que par un de leurs angles.
- 4Nom de deux morceaux de galon que les soldats portent joints en angle au bras gauche de leur habit, pour marquer leur temps de service.
Mon père, Fier vétéran âgé de quarante ans de guerre, Tout chargé de chevrons
, Hugo, F. d'aut. 6. - 5 Terme de grammaire. Nom donné à l'accent circonflexe, à cause de sa forme.
- 6 Terme de mine. Allure d'une couche ou d'un filon qui se replie suivant un angle plus ou moins aigu.
- 7 Terme de jardinage. Bande de gazon en travers d'une allée.
HISTORIQUE
XIIIe s. Fourches, fleaus, restiaus, tauches, ne doivent rient de tonlieu, ne charetil ne chevron dolé
, Liv. des mét. 323. Et les parois, dont miex [je] les proise, Sunt espesses demie toise, Et si haut resunt li chevron Que tuit seür estre devon
, la Rose, 16617. Li chevron sont d'autre mesrien
, Rutebeuf, II, 34. Li droiz des teneures de citez est tel : de metre gotere en la meson son vesin ou non, ou de metre chevrons ou non en la mesiere
, Liv. de just. 138.
XVe s. Et aussi mourut [au siége de Duras] un escuyer de Bretagne qui s'armoit de gueules à deux chevrons echiquetés d'or et d'azur
, Froissart, II, II, 11. Les armes de Moriaumez sont barrées, contrebarrées à deux chevrons de gueules…
, Froissart, I, I, 134.
XVIe s. On rue à bas les gros chevrons de fresne
, Du Bellay, J. IV, 45, recto. Le capitaine Mor l'envoia d'un coup de chevron sur la teste au bas de la riviere
, D'Aubigné, Hist. II, 264. Ils eurent plusieurs mauvaises augures, comme de quelques feux qui leur donnerent l'espouvante ; mais surtout des lances et chevrons de feu d'une grandeur et clarté inouie
, D'Aubigné, ib. III, 498. Pour en leur champ d'argent marquer le chevron de cinabre
, D'Aubigné, ib. III, 538.
ÉTYMOLOGIE
Picard, caveron ; wallon, ch'firon, ch'furon ; provenç. cabrion, cabiros ; espagn. cabrio ; dérivé de capra, chèvre, et dit pour solive par une assimilation à celle qui a fait nommer par les latins un chevron capreolus.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
1. CHEVRON. Ajoutez : - REM.1. Dans le commerce de bois de sciage de Paris et dans la région qui alimente les chantiers de la capitale, le chevron a d'épaisseur 0m,08 et autant de largeur.
2. Dans les Vosges, le chevron a de diamètre au gros bout 0m, 16 à 0m,22 ; au milieu 0m,18 ; de longueur, 9 mètres,
Annuaire des eaux et forêts, 1873, p. 23.
HISTORIQUE
XIIIe s. Ajoutez : Car repren garde à ta maison ; Ke li postel, li dieviron Falent à poi de mesestanche
, Gui de Cambrai, Barl. et Jos. p. 264.
ÉTYMOLOGIE
Ajoutez : Bas-lat. capro, Gloses de Cassel.