« cherté », définition dans le dictionnaire Littré
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cherté
- 1Prix des denrées qui excède le prix ordinaire. Grande, excessive cherté de vivres.
Le peuple était incommodé par la cherté des vivres
, Perrot D'Ablancourt, Tacite, dans RICHELET.La cherté y est, se dit de certaines marchandises qui se vendent beaucoup, dont tout le monde veut avoir. Je n'y mettrai pas la cherté, je n'en achèterai pas.
- 2Prix élevé relativement à un prix antérieur. Nous entrons dans une période de cherté.
PROVERBE
Cherté foisonne, c'est-à-dire quand les choses sont chères, on les ménage ; et aussi les marchands, attirés par le haut prix, en apportent des quantités.
HISTORIQUE
XIIe s. E quan il li conquist casteals e herité, Tant le deüst il plus tenir en grant chierté
, Th. le mart. 54.
XIIIe s. Fors Bertain la royne que [ils] tiennent en chierté [tendresse]
, Berte, LXVII. Ceus qui plus les ont en chierté [affection]
, la Rose, 7580. Por ce avint si grant chierté en l'ost, que, tantost que la Pasque fu venue, un beuf valoit en l'ost quatre vins livres
, Joinville, 236.
XVe s. Et lui conseille, comme doy, De toujours haïr faulceté ; Car quiconque l'a en chierté, Amour chastier l'en fera
, Orléans, Bal. 30.
XVIe s. Ilz avoient expressement procuré et moyené que ceste grande cherté advinst
, Amyot, Cor. 16. Combien c'est un sot deduit, qui ne le feroit valoir par fantasie et cherté
, Montaigne, III, 350.
ÉTYMOLOGIE
Picard, querté ; provenç. caritat, cartat ; espagn. caridad ; ital. carità ; du latin caritatem, de carus, cher (voy. CHER). Dans l'ancien français, cherté signifie également cherté et charité, tendresse.