« charnière », définition dans le dictionnaire Littré
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charnière [1]
- 1Assemblage de deux pièces de bois ou de métal enclavées l'une dans l'autre, réunies par une broche et mobiles l'une sur l'autre. La charnière d'un compas, d'une tabatière. Boucle, boîte à charnière.
Petits os emboîtés les uns dans les autres en forme de double charnière
, Bossuet, Connaiss. II, 7. - 2 Terme d'anatomie. Charnière ou ginglyme, articulation qui n'exécute que des mouvements de flexion et d'extension.
La partie qui unit les valves d'une coquille. Charnière d'un coquillage.
- 3 Terme de mécanique. Charnière universelle, appareil pour transmettre le mouvement de rotation d'un axe à un autre axe de position variable.
- 4Outil qui sert à graver sur les pierres dures.
HISTORIQUE
XIIIe s. De nostre Seigneur Dieu sunt les charnieres de la terre, et il posa seur elles la reondece
, Psautier, f° 182. Ces sept estoiles [la grande ourse] apelent li sage home l'une des carnieres du firmament ù il torne
, Comput, f° 13.
XIVe s. À Guillaume Arode, orfevre, pour argent doré par lui mis et employez en avoir fait et forgié quatre coplettes à charnieres
, De Laborde, Émaux, p. 166. Uns tableaux d'argent doré, fermans à chernieres, où il y a plusieurs reliques
, De Laborde, ib. p. 208. S'avoit une chainture de fin or d'Arrabie, à carnieres estoit ouvrée et entaillie
, Baud. de Seb. XI, 873. Car la table estoit d'or ; en croix aloit ploiant Par charnieres d'or fin qui bien furent seant
, Guesclin. 9095.
XVe s. Celle ville estoit tellement ouvrée et charpentée que on la pouvoit defaire par charnieres ainsi que une couronne et rasseoir membre à membre
, Froissart, II, III, 35.
XVIe s. La charniere pour faire jouer et mouvoir la jambe, mise au devant du genouil
, Paré, XVII, 12.
ÉTYMOLOGIE
Charniere, qui dans le Psautier traduit cardines du texte latin, vient d'un bas-latin cardinaria, dérivé de cardo, cardinis, gond (voy. CARDINAL). Diez, avec bien moins d'apparence, le rapporte à cran.