« calomnier », définition dans le dictionnaire Littré
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calomnier
- 1Employer la calomnie. On l'a indignement calomnié. On calomniera vos intentions.
… Justifiez-vous sans le calomnier
, Corneille, Mort de P. III, 2.Si l'on calomniait sa mémoire innocente, Que feriez-vous ?
Briffault, Ninus II, I, 1.La reine de Suède disait que la gloire d'un souverain consiste à être calomnié pour avoir fait du bien
, Voltaire, Lettr. Rochefort, décembre 1771.Absolument. Il ne parle que pour calomnier.
Familièrement. Calomnier à dire d'experts, calomnier sans retenue.
- 2Se calomnier, v. réfl. Dire du mal de soi, se faire plus mauvais qu'on n'est.
REMARQUE
Corneille a dit calomnier de : Et Sévère aussitôt courant à la vengeance M'irait calomnier de quelque intelligence…
, Corneille, Poly. V, 1. ; Et Molière, calomnier à : Vous osez sur Célie attacher vos morsures Et lui calomnier la plus rare vertu Qui…
, Molière, l'Étour. III, 4.
HISTORIQUE
XVe s. Or sçavoit il leur capsieuseté estre telle qu'ils calompnisoient ses dits
, Histoire de la toison d'or, t. II, f° 129, dans LACURNE.
XVIe s. Servet nous calomnie que nous faisons deux fils de Dieu, en disant que…
, Calvin, Inst. 372. Il alloit mesdisant d'eux, et calumniant tout ce qu'ilz faisoient, envers Tissaphernes
, Amyot, Alc. 48. Ceux que l'on s'efforce de calonnier
, Condé, Mémoires, p. 640.
ÉTYMOLOGIE
Calumniari, de calumnia (voy. CALOMNIE) ; bourguig. calainge, cailinge, réprimande ; wallon, calengî, adresser un défi ; rouchi, calenger ; provenç. calonjar, disputer, calumpniar, réclamer, accuser ; anc. catal. calognar ; anc. espagn. calonjar ; espagn. mod. calumniar ; ital. calognare, calonniare. Calomnier a été refait sur le latin ; l'ancienne forme était chalenger, calenger, accuser, provoquer, défier.