« bille », définition dans le dictionnaire Littré

bille

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

bille [1]

(bi-ll', ll mouillées, et non pas bi-ye) s. f.
  • 1Boule d'ivoire servant au jeu de billard.
  • 2Petites boules de pierre ou de marbre qui servent à des jeux d'enfants.

    Fig. Être à billes pareilles, à billes égales, se dit de deux personnes qui dans une concurrence n'ont point d'avantage l'une sur l'autre. Ah ! bien, bien, billes pareilles, Baron, Coquette et fausse prude, I, 8.

HISTORIQUE

XIIe s. Li trois enfant que il ot engendrez, Jeuent et rient et tiennent pain assez ; à la billette jeuent desus le sel [les sacs de sel], Li charois de Nimes, 884.

XIIIe s. Par foi n'i donroie une bille, Ce dit Tybert, en elz n'en toi, Ren. 20580. … Ceste closture Qui n'est pas faite en quarreüre, Ains est si ronde et si soutille, Qu'onques ne fu beril en bille De forme si bien arrondie, la Rose, 20496. Mais en vain me travaillerai ; Tout ne me vaudroit une bille, ib. 9375.

XIVe s. Alons faire [jouer] ceste quarte de vin au jeu des billes, Du Cange, billa. Quant Felix voulut biller son coup, il prit sa bille, et, la cuidant ferir, elle echeut à terre, ib.

XVe s. Sont-ce coups d'esteufs ou de billes ? Orléans, Rondeau. Une bille d'or, servant à chappes, garnye de plusieurs perles, de rubis et de dyamans, De Laborde, Émaux, p. 165.

XVIe s. Jau [coq] sus braise et bille sur tabour, Proverbe pour exprimer une chose mobile.

ÉTYMOLOGIE

Espagn. billa ; ital. biglia. Diez conjecture que ce mot vient du germanique : haut-allemand moyen, bickel ; flamand, bikkel, osselet dont les enfants se servent pour jouer. Mais le sens n'est pas satisfaisant ; et il faut plutôt songer à une assimilation vicieuse entre bille (voy. BILLE 2) et bulla (voy. BOULE), assimilation dont il reste une trace évidente dans billette et bullete (voy. BILL).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. BILLE. - HIST.

XVe s. Ajoutez : Allez veoir la solennité, mais revenez à tour de bille [à l'instant, sans retard], Rec. de farces, etc. p. 342, P. L. JACOB.