« berger », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
berger, ère
- 1Gardien. gardienne des bêtes à laine.
Les rois et les bergers y sont d'un même rang
, Corneille, Poly. V, 2.Mais bientôt le ciel en colère, Par la main d'une humble bergère Renversant leurs bataillons [des Anglais]
, Boileau, Ode II.La main d'une bergère a changé le destin
, D'Avrigni, Jeanne d'Arc, I, 1. - 2 Fig. Dans la poésie pastorale, amant, amante. Un berger fidèle. Une bergère insensible.
L'heure du berger, le moment favorable aux amants.
L'heure du berger sonne
, La Fontaine, Coupe.Il assura qu'il avait trouvé l'heure du berger dans un certain cabinet
, Hamilton, Gramm. 8.Je sais que Moustapha n'a pas trouvé avec vous l'heure du berger
, Voltaire, Lett. à Cath. 12. - 3L'étoile du berger, la planète Venus.
HISTORIQUE
XIIe s. Que vont querant cil fol bregier, Qu'il ne viennent à ma dame servir ?
Hues de la Ferté, Romancero, p. 184.
XIIIe s. Foulz est qui fait de leu bergier
, Mätzner, p. 79. Que qu'il fesoient leur mellée, Lor bergiere s'en iert alée, Li bergiers les ot oubliez ; Iluec s'en erent outre alez
, Ren. 6374. Par vostre grant malaventure, Me tenissiés vous por bergier ? Or allés aillors herbergier, Qui m'apelés ci menteor
, la Rose, 12459. Cuer ne puet qu'ung seul hoste dedens soi herbergier ; Por ce doit l'en tenir à fol et à bergier, Qui vuelt Dieu et pechié en son cueur enfergier ; Nus ne puet ces deus erbes planter en ung vergier
, J. de Meung, Test. 1530.
XIVe s. Et li plusour ont dit : Dieux doint Bertran santé ; Plus li affiert d'onnour qu'on ne li a porté ; Pas ne sommes rendu à bregier rassoté
, Guesl. 22744.
XVIe s. Ô puissant Pan, que chascun bergier tient Pour son grand Dieu, qui seul de toutes parts Vas conservant nos loges et nos parcs
, Marot, I, 310. D'autre costé gracieuses bergieres à te louer se monstreront legieres
, Marot, I, 318.
ÉTYMOLOGIE
Bourguig. borgei, bogei, borgeire ; Berry, barger, bargère ; picard, berker ; norm. bergier (prêtres et bergiers sont des sorciers, dicton du pays de Bayeux) ; provenç. bergier, bergeira ; bas-lat. berbicarius, du bas-lat. berbix, brebis (voy. BREBIS). Dans le moyen âge, berger était souvent pris avec une acception injurieuse (homme stupide, grossier, sans valeur), comme on peut voir à l'historique.