« bassesse », définition dans le dictionnaire Littré
bassesse
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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)
bassesse
(bâ-sè-s') s. f.
- 1État de ce qui est peu élevé, au propre.
Il y a un certain degré de hauteur et un certain degré de bassesse que le mercure n'outre-passe presque jamais [dans un baromètre]
, Pascal, Fragment, sect. 3e.Peu usité en ce sens.
- 2 Fig. Manque d'élévation dans les sentiments. Pour que nous n'agissions pas avec bassesse. Il y a de la bassesse à faire le bien pour en tirer bénéfice.
Un cœur noble ne peut soupçonner en autrui La bassesse et la malice
, Racine, Esth. III, 9.Tant de férocité, de bassesse et de rage, Tout est mon crime enfin, mais tout est votre ouvrage
, Brifaut, Ninus II, III, 7.Le vers se sent toujours des bassesses du cœur
, Boileau, Art poét. IV. - 3Action basse. Commettre une bassesse. C'est une bassesse de… Ce qui me paraît la dernière des bassesses.
Celles de ma naissance ont horreur des bassesses
, Corneille, Rodog. III, 3.Le maître qui prit soin d'instruire ma jeunesse Ne m'a jamais appris à faire une bassesse
, Corneille, Nicom. II, 3.Et j'irais l'abuser d'une fausse promesse ! Je me parjurerais ! et par cette bassesse…
, Racine, Baj. II, 5.Il n'y avait point de bassesses que les rois ne fissent pour obtenir le titre d'allié des Romains
, Montesquieu, Rom. 6. - 4Abaissement, infériorité.
Ce n'est pas là ce que l'apôtre appelle la douceur du zèle et de la charité : c'est plutôt une bassesse de courage que rien ne réveille et n'élève
, Massillon, Conférences, Vices.En bonne part.
Si ce discours vous plaît et vous semble fort, sachez qu'il est fait par un homme qui s'est mis à genoux auparavant et après, pour prier cet être infini et sans parties, auquel il soumet tout le sien, de se soumettre aussi tout le vôtre, pour votre propre bien et pour sa gloire, et qu'ainsi la force s'accorde avec cette bassesse
, Pascal, dans COUSIN. - 5Rang peu élevé, obscurité de la naissance ou de la condition. Reprocher à quelqu'un la bassesse de sa naissance.
Ils ne cessaient de ravaler ce prince à cause de sa bassesse et de sa pauvreté
, Vaugelas, Q. C. IV, 1.Elle [Marie] se souvient que, tandis que le Seigneur néglige toutes les autres filles de Juda, il daigne jeter les yeux sur la bassesse de sa servante, la choisir et la combler de dons et de grâces
, Massillon, Avent, Concept. de la Vierge.Votre grand Marius naquit dans la bassesse
, Corneille, Sertor. II, 2.Que la fortune ne tente donc pas de nous tirer du néant ni de forcer la bassesse de notre nature
, Bossuet, Duch. d'Orl. - 6Qualité du style bas, trivialité. Bassesse de style, de langage.
Quoi que vous écriviez, évitez la bassesse
, Boileau, Art poét. I.Seuls dans leurs doctes vers ils pourront vous apprendre Par quel art sans bassesse un auteur peut descendre, Chanter Flore, les champs, Pomone, les vergers…
, Boileau, ib. II.
HISTORIQUE
XIIIe s. Ma substance est es basseces de terre
, Psautier, f° 168.
ÉTYMOLOGIE
Bas. Basseur est, dans l'ancienne langue, beaucoup plus usité, surtout au XVIe siècle.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
BASSESSE.1Ajoutez :
Fig. La bassesse des biens corporels
, Racine, Lexique, éd. P. Mesnard.