« amorcer », définition dans le dictionnaire Littré
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amorcer
- 1Garnir d'amorce. Amorcez vos hameçons, vos lignes. Amorcer un fusil, un pistolet, une mine.
Quand le pêcheur amorce l'eau, le poisson vient
, Rousseau, Ém. IV.Absolument. Amorcer. Vous n'aurez pas le temps d'amorcer.
- 2Attirer avec de l'amorce. Amorcer des poissons, des oiseaux.
- 3 Fig. Attirer, par des choses qui flattent, les sens ou l'esprit. Amorcer par des récompenses.
Le premier sang versé rend sa fureur plus forte ; Il l'amorce, il l'acharne, il en éteint l'horreur
, Corneille, Nicom. V, 4.Vos raisons, comme vous, sont de si peu de force, Que, loin de m'arrêter, cet obstacle m'amorce
, Rotrou, Antig. III, 5. - 4Amorcer se dit, en physique, de l'action de faire le vide dans un siphon pour y déterminer l'ascension du liquide qu'on veut transvaser.
Amorcer une pompe, y verser un peu d'eau, afin qu'elle puisse marcher ; cela est nécessaire dans une pompe qui fait air par de petites fissures.
- 5 Technologie. Tremper une plaque de cuivre dans une forte dissolution d'or, de platine ou d'argent.
Commencer à percer, dans une pièce de fer ou de bois, un trou, qu'on achève avec la tarière ou le laceret.
Aplatir un morceau de fer à l'un des bouts, comme un coin.
HISTORIQUE
XVIe s. Mais ces fols qui leur font hommage, Amorcez de vaines douceurs, Ne peuvent sentir le dommage Que traynent ces mignardes sœurs
, Du Bellay, J. III, 91, recto. Il prend une pistole toute preste, bandée et amorcée
, Carloix, X, 12.
ÉTYMOLOGIE
Amorcer ; provenç. amorzar, amorsar. Le vieux français avait amordre, qui voulait dire mordre à, attirer. L'orthographe amorser serait préférable (voy. l'étymologie d'AMORCE).
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
AMORCER. - HIST. Ajoutez : XIVe s. Robin Qui-a-amorce ; Jehanin Qui-a-amorce
, Meunier, les Composés qui contiennent un verbe à un mode personnel, p. 60 (pris dans un Scrutin au XIVe siècle, publié par Bourquelot, t. XXI des Mém. de la Soc. nationale des antiquaires de France, p. 493)