« adversaire », définition dans le dictionnaire Littré
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adversaire
- Celui qui s'oppose à, qui lutte contre. Être l'adversaire de quelqu'un. Il a été l'adversaire de cette loi. Cette femme a été un adversaire persévérant.
Ils auront toujours en eux de puissants adversaires
, Pascal, Prov. 1.Qui se hasarderait contre un tel adversaire ?
Corneille, Cid. IV, 5.Mais comme il s'est vu seul contre trois adversaires…
, Corneille, Hor. III, 6.… mes plus dangereux et plus grands adversaires, Si tôt qu'ils sont vaincus, ne sont plus que mes frères
, Corneille, Pomp. III, 2.Je vous ai de la paix immolé l'adversaire
, Corneille, Sert. V, 3.J'ai tué justement un injuste adversaire
, Voltaire, Mér. IV, 2.Le détail de l'exactitude que les experts apportèrent à cette affaire est imprimé ; ils se convainquirent parfaitement que l'adversaire de M. Delisle était un plagiaire
, Fontenelle, Éloges, Delisle.
HISTORIQUE
XIe s. L'ame de lui emportent averser [les diables]
, Rol. 116. Serpenz et guivres, dragon et averser
, ib. 181.
XIIe s. Verrunt lur adversarie el temple
, Rois, 4. L'ame de lui emporte l'averser
, Ronc. p. 62. Par mi la porte s'en ist tos eslaissiés ; Diex ! com l'esgardent li paien adversier
, R. de Cambr. 270. [Il] a veü et trové moult mortel aversaire
, Saxons, 31.
XIIIe s. Il avoient, entre grans et petis vaissiaus, dix set, et lor aversaire en avoient bien soixante
, Villehardouin, 170. La seconde esciele [escadron] les secouru vighereusement, et moult chargierent lor aviersaires
, Chr. de Rains, p. 76. Jà [elle] avoit en son cuer le conseil l'aversier [du diable]
, Berte, 11. Nostre mort fu presque acordée, dont il avint ainsi que un amirant qui estoit nostre adversaire, cuida que en [on] nous deust touz occire
, Joinville, 248.
XIVe s. Se un grant segneur estoit prins et se il se humilioit devant son adversaire par paour de mort…
, Oresme, Eth. 49. Paix entre nous et nos adversaires
, le Menagier, I, 3.
XVe s. Guerroyer contre les ennemis de N. S. J. C. et les adversaires de la foi chrestienne
, Froissart, I, I, 47. Nous en aurons le cueur plus chaud, Et vaincrons mieux nostre adversaire
, Basselin, 47.
XVIe s. Ce n'est que la violence des tyrans et la lascheté des peuples qui lui soit adversaire [opposée]
, Montaigne, I, 212. Soubtenir hardiement l'effort des adversaires
, Montaigne, III, 169. Pour aller veoir un peu noz adversaires
, Marot, J. V, 131.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. adversari, aversari ; espagn. adversario ; ital. avversario ; de adversarius, de adversus (voy. ADVERSE). L'ancien français disait aversier et aversaire, tous deux réguliers, ayant l'accent sur la syllabe qui répond à la syllabe accentuée du latin, adversérius. Aversier signifiait souvent le diable, c'est-à-dire le grand ennemi.