« étrenne », définition dans le dictionnaire Littré
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étrenne
- 1Présent à l'occasion du premier jour de l'an. Recevoir des étrennes. Cet enfant a reçu de très jolies étrennes.
…Si je t'apprends la guise Et le moyen d'être un jour plus content Qu'un petit roi, sans te tourmenter tant, Que me veux-tu donner pour mes étrennes ?
La Fontaine, Jument.Vous m'envoyez donc des étrennes, ma très chère ?
Sévigné, 396.…Compare prix pour prix Les étrennes d'un juge et celles d'un marquis
, Racine, Plaid. I, 4.Mon libraire à qui j'ai donné cette petite histoire pour ses étrennes
, Voltaire, Babyl. 11.En ce sens, il s'emploie le plus souvent au pluriel.
Au sing. Un cadeau.
Pourrez-vous souffrir que ma veine Ose vous donner une étrenne, Vous qui n'en recevez que de la main des dieux ?
Voltaire, Épit. I. - 2 Au sing. Première vente que fait un marchand dans sa journée.
J'ai toujours entendu dire qu'il ne fallait jamais refuser son étrenne
, Legrand, les Paniers, sc. 2. - 3Le premier usage qu'on fait d'une chose. Ce linge est neuf, vous en aurez l'étrenne.
Donner à quelqu'un l'étrenne de sa barbe, se faire embrasser par quelqu'un quand on vient d'être rasé.
PROVERBE
À bon jour, bonne étrenne, se dit quand il nous arrive quelque chose d'heureux en un bon jour.
HISTORIQUE
XIIe s. Se truis Roland [si je trouve Roland], de mort [je] li fas estregne
, Ronc. p. 42. Près [ils] ne m'ont mort ; Diex leur doint male estraine
, Couci, XI.
XIIIe s. [Dieu] Lui a cestui lundi envoié bonne estraine
, Berte, L.
XIVe s. Messire Thomas Channenne, chevalier trenchant du roy d'Engleterre, lequel est venu apporter l'estraine du roy d'Angleterre du jour de l'an
, De Laborde, Émaux, p. 307. Sire, dist Bauduins, si soit com vous plaira ; Qui refuse au matin l'estrine, grant tort a ; En toute la journée, ja bien ne vendera
, Baud. de Seb. VII, 538.
XVe s. Le lundi, premier jour de la semaine, à bonne estrainne, se departirent ces gens
, Froissart, II, II, 108. Escoutez les dures nouvelles Que j'oui le jour de l'estraine
, Chartier, p. 525. Le dimanche après les estrenes [le 1er jour de l'an]
, Ord. des rois de Fr. t. III, p. 583. Vous estes entré en ceste terre, en vostre pute estraine, car vous y mourrez
, Perceforest, t. IV, f° 16.
XVIe s. Et recevoir vueillez aussi les gants, Que de bon cueur vous transmets pour l'estraine De l'an present
, Marot, II, 73. Le prince voulut donner les estrennes [ironiquement] au cardinal
, D'Aubigné, Hist. III, 440.
ÉTYMOLOGIE
Wallon, stremm ; provenç. estrena, estrenha ; espagn. estrena ; ital. strenna ; du latin strena, étrenne.