« épuré », définition dans le dictionnaire Littré

épuré

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

épuré, ée

(é-pu-ré, rée) part. passé d'épurer
  • 1Rendu plus pur. Une matière épurée. Un air épuré.
  • 2 Fig. Cet amour épuré que Tite seul lui donne, Corneille, Tite et Bérén. v, 2. Il [Dieu] est seul de nos cœurs l'allégresse épurée, Et seul notre félicité, Corneille, Imit. II, 5. Il est d'autres esprits… De qui tous les désirs dignement épurés…, Corneille, ib. III, 4. Des raisons choisies, épurées, Méré, Œuvres posth. t. I, p. 57. Il n'a laissé dans mon cœur, pour vous, qu'une flamme épurée de tout le commerce des sens, Molière, Don Juan, IV, 9. Pourvu que ses transports, par l'honneur éclairés, N'offrent sur mes autels que des vœux épurés, Molière, F. sav. 1, 4. Mon culte épuré De ma grandeur naissante est le premier degré, Voltaire, Fanat. II, 5. Dégagés de la terre, épurés de tout crime, Lemercier, Louis IX, v, 6.
  • 3Débarrassé de ce qui, dans le langage, n'est pas pur. Par ce sage écrivain la langue réparée N'offrit plus rien de rude à l'oreille épurée, Boileau, Art p. I.

    Qui s'attache à la pureté du langage (emploi vieilli). J'ai des amis fort épurés, Méré, Œuvres posth. t. II, p. 54. Épuré dans le langage, ID. ib. p. 42.

  • 4Débarrassé de ce qu'il y a de grossier, en parlant des ouvrages d'esprit. [Le comique] qui est épuré des pointes, des obscénités…, La Bruyère, Disc. sur Théophraste.

    Rendu plus correct, plus élégant, en parlant du langage, du style. Je n'aime point qu'on affecte avec les enfants un langage trop épuré, et qu'on fasse de longs détours, dont ils s'aperçoivent, pour éviter de donner aux choses leur véritable nom, Rousseau, Émile, IV.

  • 5Qui a subi une épuration, une élimination, par raison politique ou autre. D'autres invités y sont venus [au bal] et s'en sont allés parce qu'ils n'ont pas trouvé le bal assez épuré, Courier, Lett. II, 109.