« épars », définition dans le dictionnaire Littré

épars

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

épars, arse [1]

(é-par, par-s') adj.
  • Épandu çà et là. Cet horrible débris d'aigles, d'armes, de chars, Sur ces champs empestés confusément épars, Corneille, Pomp. I, 1. … Sa milice éparse à chaque coin de rue, Corneille, Héracl. IV, 6. Et les membres épars des mauvais interprètes [de l'énigme du sphinx] Ne laissaient dans ces murs que des bouches muettes, Corneille, Œdipe, I, 4. Il voit de toutes parts Ses pâles défenseurs par la frayeur épars, Boileau, Ép. IV. C'est lui qui rassembla ces colombes timides, Éparses en cent lieux sans secours et sans guides, Racine, Esth. Prol.

    Avoir les cheveux épars, les avoir en désordre. La plaintive élégie, en longs habits de deuil, Sait, les cheveux épars, gémir sur un cercueil, Boileau, Art p. II.

    Terme de botanique. Feuilles éparses, feuilles disposées autour de la tige, sans ordre apparent.

    Fig. Souvenirs épars. Idées, notions éparses.

HISTORIQUE

XIIIe s. Il se misent au fuir sans plus attendre, et s'esparsent li uns çà et li autres là, H. de Valenciennes, IX. Si bieau chevel erent [étaient] espars, Laschement mis à une tresse, Bl. et Jeh. 4702.

XVe s. Si estoient comme brebis esparses sans pasteur entre les loups, Boucic. I, ch. 26.

XVIe s. Que babilleront ici les Pelagiens, que le peché a esté espars au monde par l'imitation d'Adam ? Calvin, Inst. 174. Nos iniquitez nous ont espars comme le vent, Calvin, ib. 679. Les catholiques quittent et s'espardent par le bourg, D'Aubigné, Hist. II, 241.

ÉTYMOLOGIE

Lat. sparsus, part. passif de spargere, disperser ; bourguign. épardre, disperser ; anc. fr. espardre.