« épître », définition dans le dictionnaire Littré
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épître
- 1Lettre missive chez les anciens. Les épîtres de Cicéron. Épître de saint Paul aux Corinthiens.
Cet homme est familier comme les épîtres de Cicéron, il a une familiarité excessive ; se dit parce qu'on a appelé les lettres de Cicéron à ses amis, lettres familières (epistolae ad familiares).
Familièrement. J'ai reçu de lui une longue épître.
- 2Lettre en vers sur un sujet philosophique ou satirique. Les épîtres d'Horace, de Boileau, de Pope.
La faveur que l'ode semble avoir perdue, l'épître paraît l'avoir gagnée
, D'Alembert, Réflex. sur la poésie, Œuvres, t. IV, p. 125, dans POUGENS.On attache aujourd'hui à l'épître l'idée de la réflexion et du travail, et on ne lui permet pas les négligences de la lettre
, Marmontel, Éléments litt. Œuvres, t. VII, p. 250, dans POUGENS. - 3Épître dédicatoire, dédicace mise en tête d'un livre.
Il faut croire que l'estime et l'amitié ont inventé l'épître dédicatoire, mais la bassesse et l'intérêt en ont bien avili l'usage
, Marmontel, ib. p. 263. - 4 Terme de liturgie. Leçon qui se dit un peu avant l'évangile. La messe en est à l'épître. Le côté de l'épître, la partie du chœur qui est à la droite du prêtre quand il est tourné vers l'autel.
SYNONYME
ÉPÎTRE, LETTRE. Missive qu'on envoie à quelqu'un : lettre est le terme général ; épître, au contraire, est plus particulièrement appliqué aux lettres des anciens auteurs (les épîtres de Cicéron) ou aux lettres en vers qu'on adresse à quelqu'un. Au cas de missives modernes et non en vers, épître ne se dit qu'ironiquement.
HISTORIQUE
XIIe s. Voldrai vus les epistles e dire e reconter, Qu'al rei et as evesques enveiad li bon ber [homme, voy. BARON]
, Th. le mart. 71.
XIIIe s. Après, li viesti on le [la] tunique qui doit iestre vers [verte], en la quele on list l'epistole qui senefie soufrance
, Chr. de Rains, p. 104. Une merveilleuse parole Que moult de gens tindrent à fole, Qui est escrite en ses epistres [d'Héloïse]
, la Rose, 8851.
ÉTYMOLOGIE
Lat. epistola, du grec ἐπιστολὴ, lettre, de ἐπὶ, vers, et στέλλειν, envoyer, disposer (voy. STOLE). Palsgrave, p. 23, remarque qu'on écrit epistre et qu'on prononce epitre.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
ÉPÎTRE.Épître farcie, s'est dit autrefois des couplets satiriques qui se chantaient dans les fêtes de l'âne, des Fous, etc. C'était une imitation burlesque des épîtres qui se disent à la messe.