« volcan », définition dans le dictionnaire Littré

volcan

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

volcan

(vol-kan) s. m.
  • 1Gouffre ouvert, le plus souvent dans les montagnes, et d'où sortent des tourbillons de feu et des matières en fusion. Un volcan est un canon d'un volume immense, dont l'ouverture a souvent plus d'une demi-lieue, Buffon, Hist. nat. preuv. th. terr. t. II, p. 291. Il y a en Europe trois fameux volcans : le mont Etna en Sicile, le mont Hécla en Islande, et le mont Vésuve en Italie, près de Naples, Buffon, ib. t. II, p 294. Si l'on voulait mettre au nombre des volcans toutes les montagnes qui fument, ou desquelles il s'élève même des flammes, on pourrait en compter plus de soixante, Buffon, ib. t. II, p. 304. Un volcan sous-marin ne peut agir que par instants ; un volcan terrestre ne peut durer qu'autant qu'il est voisin des eaux ; c'est par cette raison que tous les volcans actuellement agissants sont dans les îles ou près des côtes de la mer, Buffon, 4e ép. nat. Œuv. t. XII, p. 192. Il semble… oublier sa vengeance, Pareil à ces volcans qui paraissent dormir, P. Lebrun, Poés. t. I, 37.

    Volcans éteints, volcans qui étaient en activité avant l'état actuel du globe. Le nombre des volcans éteints est peut-être cent fois plus grand que celui des volcans actuellement agissants, Buffon, Add. th. terr. t. XIII, p. 132.

    Fig. Volcan éteint sous les cendres qu'il lance, Après vingt ans, ce peuple [français] se rendort, Béranger, Déesse.

    Il y a des volcans d'eau, c'est-à-dire, des montagnes qui vomissent des ruisseaux d'eau, telles que celles de Guatimala, en Amérique.

    Volcan de Lémeri, volcan artificiel produit à l'aide d'un mélange de fleur de soufre, de limaille de fer et d'eau. Lémeri, à qui l'on doit d'avoir découvert la réaction du fer, du soufre et de l'eau, a prétendu que ce mélange jouait un grand rôle dans les volcans ; il l'a même nommé volcan artificiel, Thenard, Traité de chim. t. I, p. 507, dans POUGENS.

  • 2 Fig. Un lieu où une nombreuse artillerie fait un feu terrible. On avait placé sur la rive gauche du Dnieper une batterie formidable ; les Russes nous en avaient opposé deux plus terribles encore ; à chaque instant nos canons étaient écrasés, nos caissons sautaient ; ce fut au milieu de ce volcan que le roi [Murat] poussa son cheval, Ségur, Hist. de Nap. VI, 4. Pendant que cette charge décisive de cavalerie s'exécutait, le vice-roi était près d'atteindre, avec son infanterie, la bouche de ce volcan [la grande redoute russe, à la Moskowa], Ségur, ib. VII, 11.
  • 3 Fig. Imagination ardente, impétueuse. Nos sensations sont d'une vivacité dont rien n'approche ; mon imagination est un volcan, Cazotte, Diable amoureux, XII.
  • 4 Fig. Intrigues sourdes, dangers imminents, mais cachés. Dormir sur un volcan. Nous dansons sur un volcan, Mot de M. de Salvandy, dans un bal à la veille de la révolution de 1830.

ÉTYMOLOGIE

Prov. volca ; esp. volcan ; port. volcâo ; it. vulcano ; du lat. Vulcanus, dieu du feu (voy. VULCAIN).