« utile », définition dans le dictionnaire Littré

utile

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utile

(u-ti-l') adj.
  • 1Qui sert à quelque chose. Il faisait connaître au roi les hommes les plus capables de remplir les grandes places ; que peut faire de plus utile un zélé ministre ? Bossuet, le Tellier. Ce sont ces hommes qui deviennent humbles pour pouvoir dominer, utiles afin de se rendre nécessaires, Fléchier, Lamoignon. Mais [moi] qu'une humeur trop libre, un esprit peu soumis De bonne heure a pourvu d'utiles ennemis, Boileau, Épît. VII. Je veux même que… il ne vous ait été ni utile ni même honorable d'en relâcher une partie [de votre autorité] en faveur du peuple, Vertot, Révol. rom. II, p. 156. Douze mille sujets du roi très utiles [les serfs de Saint-Claude], enchaînés par vingt chanoines très inutiles, Voltaire, Lett. Christin, fév. 1771. La vie courte de l'homme utile ressemble au plus précieux des métaux, qui a beaucoup de poids sous un petit volume, Sénèque, dans DIDER. Claude et Nér. II, 34.
  • 2 Terme d'administration et de procédure. En temps utile, dans le temps prescrit, déterminé.

    Jours utiles, les jours qui sont comptés dans les délais accordés par les lois et dans lesquels les parties peuvent réciproquement agir en justice.

    Ordre utile, le rang des créanciers qui, d'après la date de leur hypothèque, seront payés sur les biens du débiteur.

    Domaine utile, les fruits, les revenus d'une terre. Les papes eurent des domaines utiles dans la Pentapole comme ailleurs ; mais ils ne furent souverains ni sous Pepin, ni sous Charlemagne, qui eurent la juridiction suprême, Voltaire, Mél. hist. Incurs. sur Nonotte, 28.

    Seigneur utile, celui qui possédait les revenus et non le fonds.

  • 3 S. m. Ce qui est utile. Nous y rencontrerions l'utile et l'honorable, Tristan, Panthée, I, 5. Nous faisons cas du beau, nous méprisons l'utile, Et le beau souvent nous détruit, La Fontaine, Fabl. VI, 9. La satire en leçons, en nouveautés fertile, Sait seule assaisonner le plaisant et l'utile, Boileau, Sat. IX. Ses parents, suivant la coutume des parents, voulaient qu'il songeât à l'utile, et que, puisqu'il était médecin, il en tirât du profit, Fontenelle, Homberg. Si l'on n'imprimait que l'utile, il y aurait cent fois moins de livres, Voltaire, Louis XIV, écrivains, Mme de Maintenon. L'utile circonscrit tout ; ce sera l'utile qui, dans quelques siècles, donnera des bornes à la physique expérimentale, Diderot, Interprét. de la nat. n° 6.

HISTORIQUE

XIIe s. Bien le sai que tu es prudum e utle e profitable à mun os [armée], Rois, p. 113.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et espagn. util ; ital. utile ; du latin utilis, de uti, se servir. Utle est la forme ancienne et correcte, utilis ayant l'accent sur u ; utile a été refait sur le latin.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

UTILE. - HIST. Ajoutez :

XIVe s. Se la novitez est de choses utiles et bones…, Biblioth. des ch. 1873, p. 16.