« truand », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
truand, ande
- 1Vaurien, vagabond qui mendie par fainéantise.
Tais-toi, truand, pied plat, cagou, bigot !
Scarron, D. Japh. d'Arménie, III, 21.Ah ! truande, as-tu bien le courage De m'avoir fait cocu dans la fleur de mon âge ?
Molière, Sganar. IX. - 2 S. m. Marchepied du métier de tisserand.
HISTORIQUE
XIIe s. Toute France [il] a cerchie [parcourue] come tapins truanz
, Sax. v. Tro bien sembles truans et pautonnier
, Raoul de C. 280.
XIIIe s. Quant ge voi tous nus ces truans Trembler, sor ces femiers puans, De froit, de fain crier et braire
, la Rose, 11437. El [la fortune] les veskiès [évêchés] done as truans, Et les boins clers fait pain querans
, Fl. et bl. 2515.
XVe s. Je ne fusse pas bons truans ; Je ne sçai deux fois demander
, Deschamps, Poésies mss. f° 182. Les truandes font les maqueleries En truandant, en portant leur cofin ; Et pour rober sont maintes fois espies
, Deschamps, ib. f° 353. Lequel Hardelet dit au suppliant qu'il avoit menti comme mauvais trutain, fils de putain, navarrois
, Du Cange, trutanus.
XVIe s. Qui fit normand, il fit truand
, Cotgrave † Nos anciens appellerent un homme truant qui alloit mendiant sa vie, et truander pour caimander
, Pasquier, VIII, p. 717, dans LACURNE.
ÉTYMOLOGIE
Wallon, trouwan ; poitevin, trudant ; provenç. truan ; catal. truá, truhá ; espagn. truhan ; portug. truão ; bas-lat. trutanus, trudanus. Ce mot paraît venir du celtique : gaél. truaghan, pauvre, misérable ; kimry, tryan ; gaél. trudanach, un vagabond. Du Cange, après Pasquier, tire truant de l'ancien treü, tribut : il paraît bien qu'on a dit truanderie pour impôt : Nouveaux imposts, nouvelles daces, truanderies et maletotes
, Pasquier, Lett. t. III, p. 44. Mais, malgré cela, jamais treü équivalant au latin tributum, n'aurait pu donner truand dans l'ancienne langue.