« troc », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
troc
- Échange commercial d'objets.
C'est une marchandise de plus que l'Europe reçoit en troc de l'Amérique, et qu'elle envoie en troc aux Indes
, Montesquieu, Esp. XXII, 5.Ce sera le troc de Sarpédon [lisez Glaucus, Iliade, VI, V. 232-237] ; vous me donnez de l'or, et je vous rendrai du cuivre
, Voltaire, Lett. cardinal Quirini, 25 oct. 1745.Fig.
Mais que dire du troc que la Fortune fit… ? Cette déesse inconstante Se mit alors en esprit De voir un homme se pendre ; Et celui qui se pendit S'y devait le moins attendre
, La Fontaine, Fabl. IX, 16.Troc pour troc, échange d'une chose contre une autre, sans supplément de retour.
Papier pour papier, troc pour troc, voilà comme on négocie
, Dancourt, les Agiot. III, 9.
SYNONYME
TROC, ÉCHANGE. En droit, l'échange est un contrat, le troc un simple fait où l'on livre une chose pour une autre équivalente. En économie politique, échange est le terme général. J'échange mes produits contre ceux dont j'ai besoin, par l'intermédiaire de deux ventes : je vends mon produit, et de l'argent que j'en tire j'achète le produit d'autrui ; par cette vente et cet achat, l'échange est complet pour moi. Au contraire troc se dit de l'échange brut de produits qu'on fait avec les sauvages qui ne se servent pas de la monnaie.
HISTORIQUE
XVe s. Lezquelz compaignons parlerent de trocher ou changer leur bonnez l'un à l'autre, par laquelle torche ou eschange…
, Du Cange, trocare.
XVIe s. Prince, je t'envoye ceste ode, Trafiquant mes vers à la mode Que le marchand baille son bien, Troque pour troq, toy qui es riche…
, Ronsard, 333. Est-il si simple entendement, lequel, ayant d'un costé l'object d'un de nos vicieux plaisirs, et de l'autre en pareille cognoissance et persuasion l'estat d'une gloire immortelle [dans le paradis], entrast en troque de l'un pour l'aultre ?
Montaigne, II, 144.
ÉTYMOLOGIE
Voy. TROQUER ; wallon, trouk ; espagn. trucque.