« têtu », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
têtu, ue
- 1Qui a une tête, sens aujourd'hui inusité.
Ayant d'abord été battu Par le chien triplement têtu
, Scarron, Virg. VI. - 2 Fig. Qui est tellement attaché à ses idées qu'il n'écoute rien.
Les filles sont quelquefois un peu têtues
, Molière, Méd. m. lui, III, 7.On eut beau lui remontrer que les usages avaient changé ; l'Ingénu était têtu, car il était Breton et Huron
, Voltaire, l'Ingénu, 4.Il [d'Alembert] est têtu comme une mule ; il est tout plein d'esprit, il a toutes sortes d'esprit, il est gai, il est charmant
, Voltaire, Lett. Thiriot, 11 août 1760.L'âne est lent, indocile et têtu
, Buffon, âne.Substantivement. C'est un grand têtu. Cet enfant est un petit têtu. Une petite têtue. Je n'aime pas les têtus.
- 3S m. Marteau à tête carrée, avec lequel on abat la pierre, près des arêtes, pour la dégrossir : on s'en sert aussi pour assurer la pierre sur le mortier, quand on la pose.
- 4Espèce de poisson, le leuciscus jeses, dit aussi chevanne.
SYNONYME
TÊTU, ENTÊTÉ. Le têtu et l'entêté sont attachés à leur sens, et tellement livrés à leurs idées qu'ils n'écoutent rien ; mais le têtu l'est par nature, par caractère ; l'entêté l'est par accident, par suite d'une impression reçue, parce qu'il lui est arrivé de se laisser prévenir : aussi le défaut du têtu est irremédiable, tandis qu'on désabuse quelquefois l'entêté.
HISTORIQUE
XIIIe s. Jeunes, jolif, felons, testu Ne me priseront ung festu
, la Rose, 9215.
XIVe s. Il [les pastoureaux] depeçoient mariages, Et faisoient pluseurs domages ; Car fol estoient et testu
, Du Cange, pastorelli.
XVe s. Saule, Saule, trop es testu ; Dy pour quoy me guerroies tu ?
Mart. de Paul.
XVIe s. Ceulx qui ont à negocier avecques des femmes testues peuvent avoir essayé à quelle rage on les jecte quand on oppose à leur agitation le silence et la froideur
, Montaigne, III, 144.
ÉTYMOLOGIE
Tête ; wallon, chestou, tiestou ; provenç. tastug.