« souvent », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
souvent
- Plusieurs fois en peu de temps.
Ce qu'on ne voudrait pas, souvent il le faut faire
, La Fontaine, Fianc.Ses fréquentes maladies le mirent souvent aux prises avec la mort
, Bossuet, le Tellier.Souvent la peur d'un mal nous conduit dans un pire
, Boileau, Art poét. I.Quelquefois il vous plaint, souvent même il vous vante
, Racine, Athal. I.Voyez-moi plus souvent, et ne me donnez rien
, Racine, Bérén. II, 4.Nous serons toujours assez sages, Si nous sommes souvent heureux
, Bernis, Quat. part. jour, nuit.Souvent notre amour-propre éteint notre bon sens
, Voltaire, Vanité.Le peu souvent que, le peu de fois que.
… Le peu souvent que ce bonheur arrive, Piquant notre appétit, rend sa pointe plus vive
, Corneille, Veuve, I, 1, 1re édit.Populairement. Le plus souvent, et, par abréviation, plus souvent, pas du tout, jamais.
L'événement [un suicide proposé par J. Paturot à sa maîtresse] serait bien plus dramatique, Malvina, bien plus touchant s'il était orné d'une femme, si nous nous en allions à deux. - Malvina : Plus souvent !
Reybaud, Jérôme Paturot, I, 15.
REMARQUE
Cette locution très vulgaire le plus souvent s'explique par une ironie et une ellipse. On propose à quelqu'un ce qu'il ne peut pas faire, et il répond en se moquant : (C'est ce que je fais) le plus souvent.
SYNONYME
SOUVENT, FRÉQUEMMENT. Il y a dans fréquemment une idée d'habitude qui n'est pas dans souvent. Communier souvent ou communier fréquemment, indique : l'un, qu'il est arrivé que l'on a communié souvent ; l'autre, qu'il est dans les habitudes de communier souvent.
HISTORIQUE
XIe s. Chéent i [y tombent] fudres e menut e suyent
, Ch. de Rol. CIX.
XIIe s. Au Mans le troverez, là est il plus sovant
, Sax. XX.
XIIIe s. Je si sovent me tourmente, Que je n'ai ne jeu ne ris
, Dame de Faïel, dans Couci. En larmes et en plours souvent le baiserai [un anneau]
, Berte, VII.
XVIe s. Le naturel de l'homme est souvent de faillir
, Ronsard, 662.
ÉTYMOLOGIE
Bourg. sôvan ; provenç. soven, soen ; cat. sovint ; ital. sovente ; du lat. subinde, successivement, parfois, de sub, sous, et inde, en.