« soc », définition dans le dictionnaire Littré
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soc
- Pièce de fer aiguë, large, triangulaire, tranchante en dedans, fixée au sep de la charrue, et destinée à ouvrir le sillon.
Qui forgea le soc était sage ; Et qui fit l'épée était fou
, Lamotte, Fabl. III, 14.Sous leur soc triomphant [des vieux Romains] la terre enorgueillie Fournissait avec joie aux besoins de la vie
, Chénier M. J. Gracques, II, 3.Les Albaniens, peuple qui habitait les bords occidentaux de la mer Caspienne, ne labouraient point encore, au temps de Strabon, avec un soc de fer ; mais ils se servaient pour charrue d'une seule pièce de bois
, Mongez, Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. II, p. 625.Le pain que l'on fait croître est le plus savoureux ; Va, le soc et l'épée ornent la main des braves
, Masson, Helvétiens, V.L'on dirait qu'aucune nation n'a osé succéder aux maîtres du monde dans leur terre natale [la campagne de Rome], et que ces champs sont tels que les a laissés le soc de Cincinnatus ou la dernière charrue romaine
, Chateaubriand, Italie, Lett. à M. de Fontanes.
HISTORIQUE
XIe s. S'il [l'objet volé] est trové dedenz sache et soche [dans une terre ayant droit de sac et de soc]
, Lois de Guill. 31.
XIIe s. E ces de Israel veneient as Philistiens pur aguiser e adrecier e le soc, e le picois, e la cuignée, e la houe
, Rois, p. 44.
XIIIe s. Les jachierres, qui n'i refiche Le soc, demoreront en friche
, la Rose, 19777.
XIVe s. Deux grosses pieces de fer pour faire deux scos ou coustres à charrue
, Du Cange, soccus. Soich
, Du Cange, ib.
ÉTYMOLOGIE
Berry sô (et dans l'ouest soie : aguser un soie) ; patois des Fourgs, sou ; du celtique : basbret. souc'h, soc'h ; gaél. soc ; Cornouailles, dans un texte du IXe siècle, soch. L'antiquité de ce mot dans le celtique montre que le mot français en vient, et non le celtique du français ; cela écarte aussi le lat. soccus, sorte de soulier, mis en avant par quelques-uns à cause que le soc de fer chausse, comme un soulier, la pointe de bois.