« serpillière », définition dans le dictionnaire Littré

serpillière

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serpillière [1]

(sèr-pi-llè-r', ll mouillées, et non sèr-pi-yè-r') s. f.
  • 1Toile grosse et claire qui sert à différents usages et entre autres à emballer les marchandises. Et son sénat en serpillière, Chapeau de paille pour têtière, Scarron, Virg. VIII.
  • 2Grosse toile que les marchands mettent au devant de leurs boutiques pour se défendre du soleil.
  • 3Morceau de grosse toile que certains marchands et leurs garçons mettent devant eux en forme de tablier.
  • 4 Par extension, linceul pour ensevelir les gens très pauvres. Rameau, qui ne laisse rien et à qui la charité fournira la serpillière dont on l'enveloppera, Diderot, le Neveu de Rameau.

HISTORIQUE

XIIIe s. Sagum, serpilliere, ou robe, vieille sarge, Du Cange, sarpilleria.

XVe s. Certaine marchandise de laine que l'on nomme communement une serpeliere de laine d'Angleterre, Du Cange, serpilleria.

ÉTYMOLOGIE

Génev. charpilière, cherpilière ; provenç. sarpelheira ; anc. cat. sarpallera ; espagn. arpillera. Raynouard le rattache au prov. peilla, guenille, haillon, sans s'expliquer sur le préfixe ser. On trouve dans les glossaires du moyen âge serapellinae, serampellinae vestes, et même serapelluies, qui signifie de vieux habits, de vieilles peaux, des peaux de peu de valeur. C'est sans doute le même que serpillière avec un changement de suffixe ; le sens du moins ne fait aucun obstacle : mais serapellinæ du bas-latin n'est pas autre chose que le latin xerampelinus, grec ξηραμπέλινος, qui se disait d'une étoffe couleur de feuille morte de vigne, c'est-à-dire, comme dit le scoliaste de Juvénal, inter coccineum et muricem. Le moyen âge y vit une vieille étoffe ; et le mot, perdant sans cesse de sa dignité, en vint à signifier une grossière étoffe.