« sempiternel », définition dans le dictionnaire Littré

sempiternel

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

sempiternel, elle

(sin-pi-tèr-nèl, nè-l') adj.
  • 1 Terme peu usité. Qui dure sans fin. Dieu bénisse les vivants, et qu'il accorde à mes anges [M. et Mme d'Argental] la vie sempiternelle le plus tard qu'il pourra, Voltaire, Lett. d'Argental, 20 nov. 1764. Il y a trois sortes de substances, deux naturelles, dont l'une est corruptible, comme les animaux, et l'autre sempiternelle, comme le ciel ; la troisième immobile, Diderot, Opin. des anc. philos. Philos. péripatéticienne.
  • 2 Terme familier. Continuel, qui ne cesse point. Un bruit sempiternel. Des remontrances sempiternelles.
  • 3Il se dit aussi, par dédain, au féminin, des femmes qui vieillissent beaucoup. Une vieille sempiternelle. Une nonne sempiternelle Prétend prouver à tout fidèle Que jamais Ver-vert n'exista, Gresset, Ombr.

    On le trouve aussi au masculin. Bartholo : Je n'aime point qu'on regarde ma femme de si près. - Le comte : Elle est votre femme ? - Bartholo : Eh quoi donc ? - Le comte : Je vous ai pris pour son bisaïeul paternel, maternel, sempiternel, Beaumarchais, le Barbier de Séville, II, 14.

    Substantivement. Quelle est cette marquise ? - Une sempiternelle, Qui passe soixante ans, et se croit encore belle, Th. Corneille, Baron d'Albikrac, I, 8. Je crois que, sans me flatter, je puis compter sur votre amitié, et que vous en avez autant pour moi qu'on en peut avoir pour une sempiternelle, Me du Deffant, Lett. à H. Walpole, t. IV, p. 8, dans POUGENS. Je vais, je vais de ces sempiternelles Tout de ce pas égayer les cervelles, Voltaire, Prude, II, 6.

HISTORIQUE

XVIe s. Sempiternel, Monet, Dict. Ainsi le lyon gueri se pourmenoit par la forest, à quelle heure une vieille sempiternelle ebuschetoit, Rabelais, II, 15, édit. RATHERY (d'autres éditions ont sempiterneuse).

ÉTYMOLOGIE

Sempiterne ; ital. sempiternale.