« satan », définition dans le dictionnaire Littré
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satan
- 1Nom que l'Écriture donne ordinairement au chef des anges rebelles, devenu l'esprit du mal.
Or il arriva un jour que les enfants de Dieu vinrent se présenter devant l'Éternel, et que Satan aussi entra parmi eux ; l'Éternel dit à Satan : D'où viens-tu ? et Satan répondit à l'Éternel, en disant : Je viens de courir çà et là par la terre, et de m'y promener
, Bible, Job, I, 6 et 7.La conversion de Satan seul et de ses anges est la seule qu'il est défendu d'espérer
, Massillon, Confér. Zèle contre les vices.Le mot Satan, qui est dans Job, n'était point connu des Juifs… ils n'apprirent ce nom que dans la Chaldée
, Voltaire, Pol. et lég. Traité sur la tolér. extrême tolérance.Terme de dévotion. Le royaume de Satan, le monde où nous sommes.
Les sujets de Satan, les habitants de l'enfer.
Un jour Satan, monarque des enfers, Faisait passer ses sujets en revue
, La Fontaine, Belph.Les fils de Satan, les pervers.
Un fils de Satan, un enfant de Satan, un homme méchant.
Quiconque vous a dit que j'avais soupçonné ce Galier d'être le fils du plus aimable seigneur de l'Europe [le duc de Richelieu], est un enfant de Satan
, Voltaire, Lett. Richelieu, 22 janv 1768.Osez-vous bien, fils de Satan ? Nous osons, dit le capitan
, Hugo, Orient. Ch. du pirate.Familièrement. Un orgueil de Satan, orgueil extrême.
On dit de même : orgueilleux comme Satan.
Satan est aussi un type de méchanceté.
Et je ne pense pas que Satan en personne Puisse être si méchant qu'une telle friponne
, Molière, Éc. des mar. III, 10. - 2Espèce de singe.
HISTORIQUE
XIe s. L'anme de lui enportet Sathanas
, Ch. de Rol. XCIV.
XIIe s. Porquei… la toudreiz [ravirez] à un innocent Por doner la à un Sathan ?
Benoit de Sainte-Maure, 15089.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. Sathanas, Sadhanas ; espagn. Satanas ; portug. Satanaz ; ital. Satan, Satanasso ; du lat. Satan, Satanas ; grec, Σατανᾶς, de l'hébreu Satan, qui signifie ennemi.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
SATAN. - ÉTYM. Ajoutez : Satan ne signifie pas précisément ennemi ; il signifie opposant, accusateur. C'est en cette qualité que, dans le livre de Job, il participe aux conseils de Dieu, car la conception de Satan, en cette qualité du moins, appartient aux antiques idées d'Israël ; mais après l'exil de Babylone, par l'influence de la théologie zoroastrienne, les Juifs donnèrent de plus en plus à leur Satan le caractère du génie du mal ou Ahriman.