« sangler », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
sangler
- 1Ceindre, serrer avec une sangle. Ce cheval n'est pas bien sanglé, assez sanglé.
Mais pour l'heure présente ils sanglaient le mulet
, Régnier, Sat. X. - 2Envelopper le fromage dans des bandes de toile.
- 3 Familièrement. Appliquer avec force un coup.
Je t'avertis que, si je te sangle le moindre coup, il ira droit au milieu du cœur
, Visé, Devineresse, I, 13.Ce monsieur n'aime pas la compagnie ; car il m'a sanglé cinq ou six coups de fouet sur les épaules, et il m'a prié brusquement de me retirer
, Dancourt, l'Opéra de village, sc. 15.Tout franc, je n'aime pas Qu'on se rie à mon nez et qu'on suive mes pas ; Si quelqu'un vient encor se gausser davantage, Je lui sangle d'abord mon poing par le visage
, Regnard, Démocr. II, 3.Sangler quelqu'un, lui administrer des coups de sangle ou de toute autre chose.
Mais, [ce raisonnement] n'étant que d'un simple chien, On trouva qu'il ne valait rien ; On vous sangla le pauvre drille
, La Fontaine, Fabl. XI, 3.Fig. Faire une critique violente.
Le cardinal de Richelieu est étrangement sanglé dans ce petit livre
, Patin, Nouv. lett. t. I, p. 32, dans POUGENS.Je vous promets que je m'en acquitterai à cause de vous, et que j'y sanglerai les hémophobes
, Patin, Lett. t. II, p. 362. - 4Se sangler, v. réfl. Se serrer avec une sangle. Pour courir la poste à son aise, il faut se sangler.
Familièrement. Cette femme se sangle trop, elle se serre trop dans son corset.
HISTORIQUE
XIIIe s. [Les femmes] Senglent estroit leur testes d'un laz ou d'un drapel, Por leur front defroncier et estendre la pel
, J. de Meung, Test. 1273. [Femmes qui]… sunt senglées et ceintes D'unes larges ceintures, qui si pou sont estraintes, Qu'on ne cognoist sovent les vuides des enceintes
, J. de Meung, ib. 1218.
XVe s. …Et furent sur le point que de porter l'un l'autre à terre, mais ils sanglerent les chevaux de leurs jambes et bien se tinrent
, Froissart, III, IV, 12. Aussi fut si bien aveuglé Le povre varlet malheureux Qui fut de tout cela sanglé [battu]
, Villon, Repue des galants sans merci.
XVIe s. Comme si son cheval ne fust pas bien sanglé
, Despériers, Contes, XXVIII. Pour faire un corps bien espagnolé, quelle jehenne ne souffrent elles [les femmes], guindées et cenglées, à tout de grosses coches sur les costez, jusques à la chair vifve ?
Montaigne, I, 308.
ÉTYMOLOGIE
Sangle ; wallon, seinglé, mais zengué, zeinglé, en parlant d'un coup de fouet ; provenç. cinglar ; ital. cinghiare.