« saler », définition dans le dictionnaire Littré

saler

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

saler

(sa-lé) v. a.
  • 1Assaisonner avec du sel. Saler une soupe. La cuisinière a trop salé ce ragoût.

    Absolument. Il ne faut pas trop saler.

    Saler le pot, mettre du sel dans le pot où cuit la viande. Je ne sais ce que c'est qu'un reproche qu'on fait à nos petits Etats [du pays de Gex], d'avoir traité de couronne à couronne avec la république de Berne pour saler notre pot, Voltaire, Lett. Dupont, 23 févr. 1776.

  • 2Mettre du sel sur les viandes crues, les poissons crus, pour les conserver. La pêche du hareng et l'art de le saler ne paraissent pas un objet bien important dans l'histoire du monde ; c'est cependant ce qui a fait d'un pays méprisé et stérile [la Hollande] une puissance respectable, Voltaire, Mœurs, 164.

    Fig. Tuez, il est bon à saler, se dit d'une affaire qu'il est temps de faire.

    Fig. Mettre en réserve une chose, pour l'exécuter plus tard, pour la retrouver. J'ai d'autres affaires… il faut donc saler toutes ces propositions [de voyage], Sévigné, 7 août 1675.

  • 3 Fig. et populairement. Faire payer trop cher. On l'a salé dans ce magasin.

    Ce marchand sale bien ce qu'il vend, il vend sa marchandise très cher.

HISTORIQUE

XIIIe s. Aïde, Dieu, fait-ele, qui feïs mer salée, Berte, XLVI. Que toutes chars qu'il vendront soient cuites, salées et appareilliées souffisamment…, Liv. des mét. 177. Se tranchanz esperons n'avez, Et bon cheval por tost aler, Cil vilain vos vodront saler, Ren. 8660.

XVIe s. Ils salerent si bien sa noblesse [ils la lui firent payer si cher], qu'elle n'avoit garde de sentir puant, Saint-Julien, Mesl. hist. p. 635, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et espagn. salar ; portug. salgar ; ital. salare ; du lat. salire, saler, de sal, sel.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

SALER. Ajoutez :
4 En termes de mineur américain, saler son trou, y répandre des fragments de minerai, pour faire croire à la richesse du lieu. Vers 1849, l'usage de saler son trou n'était pas rare dans les régions minières, Journ. offic. 31 déc. 1872, p. 8166, 2e col.

HISTORIQUE

Ajoutez : XIIe s. Salatins vint armés sor liart Blancemaille, Un ceval sejorné… Ainc ne gosta d'avaine, lait boit et car [chair] c'on sale, li Romans d'Alixandre, p. 111.