« sédentaire », définition dans le dictionnaire Littré

sédentaire

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sédentaire

(sé-dan-tê-r') adj.
  • 1Qui demeure ordinairement assis. Cet homme ne fait point assez d'exercice, il est trop sédentaire. Ces barbares sédentaires qui, du fond de leur cabinet, ordonnent, dans le temps de leur digestion, le massacre d'un million d'hommes, et qui ensuite en font remercier Dieu solennellement, Voltaire, Microm. 6.

    Os sédentaire, la tubérosité ou protubérance de l'ischion, tubérosité sciatique.

  • 2 Par extension, qui se tient presque toujours chez soi. M. de la Rochefoucauld était sédentaire ; aussi cet état les rendait [lui et Mme de la Fayette] nécessaires l'un à l'autre : rien ne pouvait être comparé à la confiance et aux charmes de leur amitié, Sévigné, 413. Des Maiseaux a écrit sa vie [de Bayle] en un gros volume ; elle ne devait pas contenir six pages ; la vie d'un écrivain sédentaire est dans ses écrits, Voltaire, Louis XIV, Écriv. Bayle. Tout est paradoxe ou roman pour un homme sédentaire ; la vérité n'est que pour ceux qui la cherchent ; il faut voir la nature, qu'on ne peut deviner, Bailly, Atlantide, p. 435.

    Fig. Vrai papillon, difficile à saisir, De tous les dieux c'est le moins sédentaire, Millevoye, la Fantaisie.

  • 3Qui se fait, se passe sans sortir de la maison. Elle appelle cela des divertissements paresseux et sédentaires, Guez de Balzac, liv. VII, lett. 43. Vous savez assez que la vie sédentaire fait bien du mal aux tempéraments secs et délicats, Voltaire, Lett. Damilaville, 2 avr. 1764. Qu'il fallait laisser aux ennemis des meubles [les bibliothèques] si propres à les détourner de l'exercice militaire, et à les amuser à des occupations oisives et sédentaires, Rousseau, Disc. Rétabl. des sc. La vie sédentaire et obscure de la plupart des gens de lettres offre pour l'ordinaire peu d'événements, surtout quand leur fortune n'a pas répondu à ce qu'ils avaient mérité par leurs travaux, D'Alembert, Éloges, Dumarsais.

    Il se dit aussi de ce qui se fait, s'exerce sans sortir d'un même lieu. Emploi, profession sédentaire.

  • 4Fixe, attaché à un lieu, par opposition à ambulatoire. Philippe de Valois rendit le parlement tout à fait sédentaire à Paris, régla le nombre des conseillers, et ordonna qu'ils travailleraient toute l'année, Choisi, Hist. de Phil. de Valois, liv. II, dans RICHELET. Le saint-siége était toujours sédentaire à Avignon, Voltaire, Ann. Emp. Charles IV, 1355.
  • 5Il se dit, en termes de législation et d'administration militaire, des troupes qui ne changent point de garnison, qui ne se mettent jamais en campagne. Troupes sédentaires. La garde nationale mobile et la garde nationale sédentaire.
  • 6 Terme d'entomologie. Qui se tient immobile.
  • 7 Terme de pêche. Se dit de lignes attachées à des corps fixes au lieu d'être tenues à la main.

HISTORIQUE

XVIe s. S'amuser à des occupations sedentaires, Montaigne, I, 153.

ÉTYMOLOGIE

Lat. sedentarius, de sedere, être assis (voy. SEOIR).