« priser », définition dans le dictionnaire Littré
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priser [1]
- 1Mettre le prix à une chose qui doit être vendue, en faire l'estimation.
Fig. Il prise trop sa marchandise, se dit d'un homme qui fait trop valoir ce qu'il a ou ce qu'il est.
- 2Estimer, apprécier.
Ce que prise un bon père est prisé de son fils ; Ils ont mêmes amis et mêmes ennemis
, Rotrou, Antig. IV, 6.Je prise auprès des tiens si peu mes intérêts Que…
, Corneille, Suiv. II, 12.Les parents de la belle Surent priser son mérite et son zèle [de l'amant]
, La Fontaine, Rem.On ne peut assez priser un tel avantage
, Pascal, Prov. v. - 3Louer.
Tandis que mon faquin qui se voyait priser
, Boileau, Sat. III.Et je gagerais bien que, chez le commandeur, Villandri priserait sa séve et sa verdeur [d'un vin]
, Boileau, ib. - 4Se priser, v. réfl. S'estimer.
Nous ne nous prisons pas, tout petits que nous sommes, D'un grain moins que les éléphants
, La Fontaine, Fabl. VIII, 15.Peut-être que César ne se prisait pas moins de ses commentaires que de ses victoires
, Diderot, Sur Térence.
HISTORIQUE
XIe s. Tant nel vous sai ne preiser ne louer…
, Ch. de Rol. XXXIX.
XIIe s. Perdu [il] i out maint chevalier prisé
, Ronc. p. 69. Sire, ce dist Sebile, moult [vous] faites à proisier
, Sax. VI. [Ils] Ne prisent vos menaces le pris d'une chastaine
, ib. XX.
XIIIe s. Li rois, qui estoit de grant cuer, ne prisa riens la plaie, ne le conselg des mires [médecins]
, Chr. de Rains, p. 80. L'en ne porroit pas prisier L'avoir que les pierres valoient, Qui en l'or assises estoient
, la Rose, 1100. Et quant ce chat [sorte de machine de guerre] fu fait, le merrien [bois de charpente] fu prisé à dix milles livres et plus
, Joinville, 223. Pour ce que en [on] prise si pou les excommuniements hui et tous les jours…
, Joinville, 200.
XVe s. Et à ce temps là les Escots aimoient et prisoient assez peu les Anglois, et encore font-ils à present
, Froissart, I, I, 34. Tant vaut l'homme comme on le prise
, Villehardouin, Ball.
XVIe s. C'est… elle seule [la majesté divine] qui peult estimer de soy quelque chose, et à qui nous desrobbons ce que nous nous comptons et ce que nous nous prisons
, Montaigne, II, 150. Chose accoutumée, rarement prisée
, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 271.
ÉTYMOLOGIE
Wallon, préhî, prihî ; provenç. prezar, catal. presar ; ital. prezzare ; du lat. pretiare, de pretium, prix (voy. PRIX).