« précaution », définition dans le dictionnaire Littré
précaution
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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)
précaution
(pré-kô-sion ; en vers, de quatre syllabes) s. f.
- 1Ce qu'on fait par prévoyance, pour éviter un mal.
Borée et le Soleil virent un voyageur Qui s'était muni par bonheur Contre le mauvais temps ; on entrait dans l'automne, Quand la précaution aux voyageurs est bonne
, La Fontaine, Fabl. VI, 3.Il me semble que nous ne serons pas surpris, et que nous avons assez bien pris nos précautions
, Sévigné, 121.Rien n'est pareil aux précautions de Vauban pour conserver tout le monde
, Sévigné, 468.La seule précaution contre les attaques de la mort, c'est l'innocence de la vie
, Bossuet, Mar.-Thér.Je ne sortis pas de la journée ; je m'étais purgée par précaution
, Dancourt, la Désol. des joueuses, sc. 6.Tous les raisonnements que l'on fait sur ces malheureux états du mariage [l'infidélité de la femme] vont à conclure que les précautions sont inutiles avant le mal, et la vengeance odieuse après
, Hamilton, Gramm. 9.Rien ne prouvait mieux les alarmes que l'excès des précautions
, Voltaire, Louis XV, 24.Ce sont les petites précautions qui conservent les grandes vertus
, Rousseau, Hél. IV, 13.J'aime mieux craindre sans sujet que de m'exposer sans précaution
, Beaumarchais, Barb. de Sév. II, 4. - 2Circonspection, ménagement. Se conduire avec précaution.
Tant de précaution commence à me lasser
, Corneille, Sert. IV, 2. - 3 Terme de rhétorique. Toute forme de style par laquelle on cherche à éviter ce qu'il y a de blessant dans ce qu'on va dire. La précaution se rapporte à l'euphémisme, ce n'est pas une figure particulière.
Lecteurs, ne craignez pas de moi des précautions indignes d'un ami de la vérité
, Rousseau, Ém. IV.Précautions oratoires, certains ménagements que prend l'orateur pour se concilier la bienveillance de ses auditeurs.
PROVERBE
Trop de précaution nuit.
HISTORIQUE
XVIe s. Il faut marcher en ces aultres amitiez [les amitiés ordinaires] la bride à la main, avecques prudence et precaution
, Montaigne, I, 214. Que s'ils veulent prester leur mains, tant à la vengeance d'une si grande perfidie qu'à la precaution d'un peril tant eminent
, D'Aubigné, Hist. III, 489. Que nous troublions le roiaume par precaution du trouble, comme nous mettans en l'eau de peur de la pluie
, D'Aubigné, ib. III, 490.
ÉTYMOLOGIE
Lat. praecautionem, de prae, en avant, et cautio, garde (voy. CAUTION).