« morguer », définition dans le dictionnaire Littré
morguer
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morguer [1]
(mor-ghé), je morguais, nous morguions, vous morguiez ; que je morgue, que nous morguions, que vous morguiez v. a.
- 1Faire la morgue à quelqu'un.
Je pris vengeance de ceux qui m'avaient morgué autrefois, en les morguant tout de même
, Francion, liv. VI, p. 232.Et, de son large dos morguant les spectateurs, Aux trois quarts du parterre [il] a caché les acteurs
, Molière, Fâch. I, 1.La comédienne [une maîtresse de Charles II] est aussi fière que la duchesse de Portsmouth : elle la morgue, elle lui fait la grimace, elle l'attaque et lui dérobe souvent le roi
, Sévigné, 216.Guitaut m'écrit de Fontainebleau, où il est allé morguer la cour
, Sévigné, 437.Il faut s'y attendre, en prévenir les acteurs, ne se pas décourager, jouer la pièce avec un majestueux enthousiasme, bien morguer le public, et le traiter avec la dernière insolence
, Voltaire, Lett. d'Argental, 21 oct. 1772.Fig.
Morguant la destinée et gourmandant la mort
, Régnier, Sat. VI. - 2Se morguer, v. réfl. Se faire la morgue l'un à l'autre.
Là ils [les deux Simon] commencèrent tous deux à se morguer
, Voltaire, Philos. Ép. aux Rom. 7e imp.
HISTORIQUE
XVe s. Cet escuyer breton les alla morguer luy tout seul
, Mém. s. D. G. ch. 28.
XVIe s. Un homme si desdaigneux, si morguant, doibt estre plus habile
, Montaigne, IV, 47.
ÉTYMOLOGIE
Morgue 1.