« mijaurée », définition dans le dictionnaire Littré
mijaurée
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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)
mijaurée
(mi-jô-rée) s. f.
- 1Mignonne, jeune fille (sens aujourd'hui inusité).
Pour toi qu'un teint vif et fleuri Et la perruque bien poudrée Flattent d'être le favori Encor de quelque mijaurée, Goûte l'erreur des passions
, Chaulieu, à l'abbé Courtin. - 2Fille ou femme qui montre des prétentions par des manières affectées et ridicules.
Elle, monsieur ? voilà une belle mijaurée …pour vous donner tant d'amour !
Molière, Bourg. gent. III, 9.Mme de Fieubet entendit ceci : La C*** passa devant la B*** : ah, dit la B***, voilà une mijaurée qui a eu pour plus de cent mille écus de nos hardes ; la C*** se retourne, et comme Arlequin, hi, hi, hi, hi, hi, lui fit-elle, en lui riant au nez
, Sévigné, 129.Là sont en foule antiques mijaurées, Jeunes oisons et bégueules titrées
, Voltaire, Ép. 35.Je préfère à ces mijaurées Ma Jeannette, ma Jeanneton
, Béranger, Jeanneton.
HISTORIQUE
XVIe s. Mijaurée
, Oudin, Dict.
ÉTYMOLOGIE
Origine inconnue. Le Berry a mijauder, mignauder ; mais comment tirer mijaurée de mijauder ? On trouve dans Oudin, Curios. françaises, migoufflée, qui paraît avoir le même sens ; mais qu'est migoufflée, et comment le rattacher à mijaurée ? Chaulieu, qui donne à ce mot le sens de mignonne, écrit migeorée ; avec cette orthographe pourrait-on le rapprocher de mijoter ? Enfin Lehéricher, Hist. et Gl. du normand, t. II, p. 381, dit qu'en normand jorer signifie parer, et que la mijaurée est la mal jorée, la mal parée.