« martyriser », définition dans le dictionnaire Littré
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martyriser
- 1Faire souffrir le martyre.
Jamais on ne s'est fait martyriser pour les miracles qu'on dit avoir vus
, Pascal, Pens. XXIV, 46 ter, éd. HAVET. - 2 Fig. et par exagération, faire souffrir de grandes douleurs.
Elle [la princesse de Conti] est sans pouls et sans parole ; on la martyrise pour la faire revenir
, Sévigné, 3 févr. 1672. - 3Se martyriser, v. réfl. S'infliger de grandes souffrances.
Ne vous martyrisez point à vous ôter cette petite personne [Pauline]… tâtez, tâtez un peu de l'amour maternel
, Sévigné, 21 juill. 1677.
HISTORIQUE
XIIe s. Unt pur les clers cestui si fil martirisié [ses fils ont martyrisé celui-là, Jésus]
, Th. le mart. 150.
XIIIe s. Plus de mil en plorerent, sergent et escuier, Por le baron que voient ensi martirier
, Ch. d'Ant. VII, 97. S'on a paradis por si pou, Je tieng por bareté [trompé] saint Pou [Paul], Et si tieng por fol et por nice Saint Luc, saint Jaque de Galice, Qui s'en firent martirier
, Rutebeuf, 190. Il l'alerent occire en la prison et martyriser, dont nous devons croire que il est es cielx ou nombre des martirs
, Joinville, 271.
XVIe s. Ardant amour la pousse, et la peur la retire ; L'un luy donne plaisir, et l'autre la martire
, Desportes, Élégies, II, 5, Advanture premiere. D'une autre bande nous avons M. saint Clement, et M. saint Sponde ; l'un martirisé par le procureur general, l'autre par sa femme
, D'Aubigné, Conf. II, 8.
ÉTYMOLOGIE
Martyr ; génev. martériser ; Neuchâtel, marturiser ; provenç. martiriar, marturiar ; cat. martirisar ; esp. martirizar ; ital. martirizzare.