« imposteur », définition dans le dictionnaire Littré

imposteur

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

imposteur [1]

(in-po-steur) s. m.
  • 1Celui qui impose, qui trompe. C'est le plus grand imposteur du monde.

    Fig. Je vous conjure, mes frères, ne vous fiez pas au temps qui vous trompe, c'est un dangereux imposteur qui vous dérobe si subtilement que vous ne vous apercevez pas de son larcin, Bossuet, Sermons, Nécessité de la pénitence, 2. Prenez garde à la malice du temps ; voyez comme ce subtil imposteur tâche de sauver les apparences, comme il affecte toujours l'imitation de l'éternité, Bossuet, 4e sermon, 1er dim. de carême, Pénitence, 3. Ces festons où nos noms enlacés l'un dans l'autre, à mes tristes regards viennent partout s'offrir, Sont autant d'imposteurs que je ne puis souffrir, Racine, Bérén. V, 5.

    Celui qui charge quelqu'un d'imputations odieuses, mais mensongères. Un roi sage, ennemi du langage menteur, Écarte d'un regard le perfide imposteur, Racine, Esth. III, 3.

    Celui qui tâche de tromper en débitant une fausse doctrine. [Mahomet] Imposteur à la Mecque, et prophète à Médine, Voltaire, Fanat. I, 1.

    Celui qui tâche de tromper en se parant des dehors de la vertu. L'Imposteur ou le Tartuffe, comédie en cinq actes, Titre d'une comédie de MOL. On me reproche d'avoir mis des termes de piété dans la bouche de mon imposteur, Voltaire, Préface du Tartuffe.

    Celui qui tâche de tromper en se faisant passer pour un autre qu'il n'est. Le monde aujourd'hui n'est plein que… de ces imposteurs qui… s'habillent insolemment du premier nom illustre qu'ils s'avisent de prendre, Molière, l'Av. V, 5. Un imposteur qui prit le nom de Zoroastre déjà révéré dans la Perse, Diderot, Opin. des anc. phil. (Perses).

    Adjectivement. Prêt d'imposer silence à ce bruit imposteur, Racine, Iphig. III, 1. D'un oracle imposteur la fausse obscurité, Voltaire, Œdipe, IV, 1. Quel père ! justes dieux ! lui ? ce monstre imposteur ! Voltaire, Fanat. I, 2.

  • 2L'imposteur, ou le spare trompeur, dit aussi filou (poissons acanthoptérygiens).

HISTORIQUE

XVIe s. La peste ne tue que le cors, mais tels imposteurs empoisonnent les ames, Rabelais, Garg. I, 45. Ceux qui se fient à tels imposteurs ne sont pas trop sages, Paré, Introd. 27. Le medecin imposteur et avare, Paré, ib.

ÉTYMOLOGIE

Lat. impostorem, de impositum ou impostum, supin de imponere, tromper, de in, dans, et ponere, mettre.