« implorer », définition dans le dictionnaire Littré

implorer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

implorer

(in-plo-ré) v. a.
  • 1Supplier avec instance et pour ainsi dire avec pleurs. Ce dieu tutélaire Ne sera pas en vain imploré par mon père, Racine, Phèdre, II, 5. Moi jalouse ! et Thésée est celui que j'implore, Racine, ib. IV, 6. J'ose vous implorer et pour ma propre vie, Et pour les tristes jours d'un peuple infortuné…, Racine, Esth. III, 4. L'on n'implore plus Que le nom de Sénèque et l'appui de Burrhus, Racine, Brit. I, 1. Dans un cachot affreux abandonné vingt ans, Mes larmes t'imploraient [ô Dieu], pour mes tristes enfants, Voltaire, Zaïre, II, 3.
  • 2Demander instamment et comme avec pleurs. Ce catéchisme [du concile de Trente] nous fait bien entendre l'extrême différence qu'il y a entre la manière dont on implore le secours de Dieu et celle dont on implore le secours des saints, Bossuet, Expos. de la doctr. cath. 4. Seigneur, je viens pour elle implorer votre appui, Racine, Iphig. III, 5. Je n'ai point imploré ta puissance immortelle, Racine, Phèdre, IV, 2. Et je me flatte encore De mériter de vous ce secret que j'implore, Lamotte, dans DESFONTAINES. Un esclave, seigneur, D'un entretien secret implore la faveur, Voltaire, Brutus, IV, 8.

    Implorer le bras séculier, se dit de la justice ecclésiastique qui demande aux juges séculiers de faire mettre à exécution ses arrêts.

HISTORIQUE

XVIe s. Sa justice [de Dieu] et sa puissance sont inseparables ; pour neant implorons nous sa force en une mauvaise cause, Montaigne, I, 395. Et que les cieux peut-estre, en mes vœux implorez, Ordonnoient cet exil…, Desportes, Élégies, II, 5.

ÉTYMOLOGIE

Lat. implorare, de in, en, dans, et plorare, pleurer.