« hideur », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
hideur
- Ancien mot fort nécessaire. État de ce qui est hideux.
La mort dissimulait sa face, Aux trous profonds, au nez camard, Dont la hideur railleuse efface Les chimères du cauchemar
, Th. Gautier, Émaux et camés, bûchers et tombeaux. p. 222.
HISTORIQUE
XIIe s. Quand il esguardeit si le hanap tout entur, E vit le vin si trouble qu'il en out grand hisdur…
, Th. le mart. 105.
XIIIe s. Par grant hideur fut soutilliée, Et elle estoit entortillée Hideusement d'une toaille
, la Rose, 149.
XVe s. Un si grant effroi et telle peur et hideur les prit generalement que…
, Froissart, I, I, 142.
XVIe s. La langue s'enfle, en sorte qu'elle ne peut demeurer en la bouche, ains sort dehors avec une grande hideur
, Paré, XXIII, 44.
ÉTYMOLOGIE
Le primitif est l'ancien hide, qui signifiait frayeur : Moult est li clers en grant freour, Moult a grant hide et grant peour,
Du Cange, hida. Diez conjecture que ce mot vient de l'ancien haut allemand egidî, horreur ; de la sorte l'h serait adventice, ainsi que l's quand elle se rencontre ; car l'orthographe hisde et hisdeur se trouve. D'autres ont pensé que hideux venait du latin hispidosus, hérissé, d'où se serait dégagé un substantif hisde ou hide ; cela est possible et conforme aux analogies ; ce qui appuie cette opinion, c'est l's qu'on trouve dans un texte du XIIe siècle : hisdur.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
HIDEUR. Ajoutez : Un lion… qui… n'a pour ornement que cette hideur effroyable avec laquelle la nature l'a fait naître dans les déserts
, Malherbe, Lexique, éd. L. Lalanne.