« guenille », définition dans le dictionnaire Littré
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guenille
- 1Haillon, chiffon. Que faites-vous de cette guenille ?
Sac à guenilles, sac où l'on met les chiffons en lambeaux.
Fig.
La duchesse de Chartres répondit qu'elle aimait mieux être un sac à vin que sac à guenilles, par où elle entendait Clermont et des gardes du corps qui avaient été les uns chassés, les autres éloignés à cause d'elle [la princesse de Conti]
, Saint-Simon, 32, 122. - 2 Par extension et surtout au pluriel, toutes sortes de hardes vieilles et usées.
Il me tarde déjà que je n'aie des habits raisonnables pour quitter vite ces guenilles
, Molière, Mar. forcé, 4.L'Europe, qui marche à béquilles, Riche goutteuse, ne croit pas à la vertu sous des guenilles
, Béranger, Hâtons-nous.En guenille, se dit d'une personne dont le vêtement est tout délabré.
Ils [les jeunes gentilshommes venant solliciter un brevet d'officier] vont trottant des bords de la Charente, De ceux du Lot…, En botte, en guêtre et surtout en guenille
, Voltaire, Pauvre diable.Fig et familièrement. Être après les guenilles de quelqu'un, le poursuivre, lui faire une mauvaise affaire.
Pour mes jours gras du vin fraudé Mit le juge après mes guenilles
, Béranger, Ange gard.Familièrement. Troussez vos guenilles, allez-vous-en, sortez d'ici.
Gentil ambassadeur de quilles, Croyez-moi, troussez vos guenilles
, Scarron, Gigantom. I. - 3 Fig. Chose de peu d'importance.
Philaminte : Le corps cette guenille est-il d'une importance, D'un prix à mériter seulement qu'on y pense ? - Chrysale : Oui, mon corps est moi-même ; et j'en veux prendre soin… Guenille, si l'on veut ; ma guenille m'est chère
, Molière, Femmes sav. II, 7.Il vaut mieux qu'il [Crébillon] achève Catilina que de perdre son temps à lire mes guenilles
, Voltaire, Lett. en vers et en prose, 25.Vous connaissez cette guenille [Épître XXXIX], que j'avais écrite au comte Algarotti
, Voltaire, Lett. Thiriot, 30 nov. 1735.Il est triste d'être obligé de parler à un homme de ce caractère de cette guenille qu'on nomme appointements et argent
, Voltaire, Lett. Margr. de Baireuth, dans Rev. franç. février 1866, p. 207.
ÉTYMOLOGIE
On a indiqué le flamand quene, surtout de laine ; l'anc. franç. gone, robe (guenille pour gonille). Lehéricher cite un verbe normand guener, mendier. Enfin du Cange, au mot guella, a les guenelles des banieres, ce qui signifie banderoles, drapeaux. Tout cela est incertain.