« grogner », définition dans le dictionnaire Littré
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grogner
- 1Il se dit du cri du cochon.
Le petit monstre [le fils de la fée Dentue]… se mit à grogner comme un cochon de ce qu'elle [Fleur d'Épine] avait la hardiesse de rebuter ses familiarités
, Hamilton, Hist. de Fleur d'Épine. - 2 Fig. et familièrement. Murmurer, témoigner son mécontentement par un bruit sourd.
Et la muse en grognant lui défend sa fontaine
, Régnier, Sat. II.Ce nouvel Égiste grognait toujours quand il me voyait entrer chez sa dame
, Rousseau, Confess. II. - 3V. q. Populairement. Gronder quelqu'un. Il ne fait que me grogner.
V. réfl. Ils sont toujours à se grogner.
HISTORIQUE
XIIe s. Queque li felun l'unt feru e detrenchié, E del ferir se sunt durement esforcié, N'aveit brait ne groni, ne crié ne huchié
, Th. le mart. 150.
XIIIe s. R est une lettre qui graigne : Quant li gaignons [le chien] veut ronger l'os, S'uns autres chiens lui veut reprendre, Sans R ne lui veut defendre
, Senefiance, de l'ABC, dans JUB. t. II, p. 283.
XVe s. Quant mon fait cuide avancer, Je suis à recommancer ; Fortune tousjours me groingne
, Orléans, Rond.
XVIe s. Ils grongnent comme pourceaux
, Paré, Animaux, 25.
ÉTYMOLOGIE
Berry, greugner ; bourguig. grongnai ; wallon, grognî ; provenç. gronhir, gronir ; catal. grunyir ; espagn. gruñir ; portug. grunhir ; ital. grugnire et grugnare ; du latin grunnire ; comp. l'anc. h. allem. grunnî, angl. groan, et le kimry grwn. La forme régulière est grunir qui se disait dans le XIIe siècle ; plus tard le verbe a passé à la 1re conjugaison.