« gogue », définition dans le dictionnaire Littré

gogue

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

gogue

(go-gh') s. f.
  • 1 Terme vieilli. Plaisanterie, divertissement. Être dans les gogues.
  • 2Sorte d'appât. Des bergers de la Brie ont été condamnés à mort pour des maléfices sur les animaux, qu'ils faisaient mourir par des gogues empoisonnées qu'ils mettaient dans les lieux où ils étaient en pâturage… on ne pouvait remédier à la mortalité… qu'en changeant le troupeau de lieu et en l'éloignant de ces gogues… quand on pouvait découvrir l'endroit où elles étaient placées, il était aisé de la faire cesser ; il n'y avait qu'à les lever et à les faire brûler ; mais il était très difficile de le savoir, les malfaiteurs prenant toutes sortes de précautions pour les cacher, persuadés qu'ils étaient qu'il y allait de leur vie, et que celui qui les avait faites et mises en terre mourait dans le moment qu'on les levait, Saint-André, Lettres au sujet de la magie, p. 285.

    Gogue en ce sens est probablement une altération de gobe (voy. ce mot).

HISTORIQUE

XIVe s. N'ot jeu ne riz, feste ne gogues, Du Cange, gobelinus.

XVe s. Et ne disoit jamais une parole, puisqu'il estoit en gogues, qu'elle n'apportast avec elle son ris, Louis XI, Nouv. 29.

ÉTYMOLOGIE

Origine incertaine. Diez incline à y voir un radical gog qui se trouve dans le celtique avec un sens un peu différent : bas-bret. gôguéa, tromper, se moquer ; kimry, gogan, satire.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

GOGUE. Ajoutez :
3Ancien terme de cuisine. Gogue ou goguette au sang, sorte de mets préparé avec un foie de cochon haché menu, des oignons, de fines herbes, délayé avec du sang de cochon, assaisonné, mis dans une terrine, et cuit avec feu dessus et dessous. Cet emploi de gogue comme sorte de mets explique comment il a servi à désigner des appâts empoisonnés (voy. le n° 2, au Dictionnaire).
4 Aujourd'hui, dans le Poitou et la Saintonge, sang des animaux qu'on fait cuire dans la poêle avec du lard et des oignons, ou dont on fait de gros boudins, Gloss. du Poitou, par Favre, Niort, 1868, p. 176.