« forlonger », définition dans le dictionnaire Littré

forlonger

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

forlonger

(for-lon-jé. Le g prend un e devant a et o : forlongeant, forlongeons)
  • 1 V. n. Terme de chasse. S'écarter de ses parages ordinaires, en parlant de la bête.

    Avoir beaucoup d'avance sur les chiens, en parlant du cerf. Ce cerf forlonge.

  • 2Se forlonger, v. réfl. S'écarter de ses parages. Comme il [le daim] est moins entreprenant, et qu'il ne se forlonge pas tant, il a plus souvent besoin de s'accompagner, de revenir sur ses voies, Buffon, Quadrup. t. II, p. 72, dans POUGENS.

    Fig. C'est une des belles chasses qu'il est possible, que celle que nous faisons après M. de Bellièvre et M. de Mirepoix : ils courent, ils se relaissent, ils se forlongent, ils rusent ; mais nous sommes toujours sur la voie, Sévigné, 196.

    S'éloigner. La chasse tourna du côté de Dourdan, et se forlongea si bien que le roi s'en revint extrêmement tard, Saint-Simon, 151, 198.

    Se prolonger, durer. Le colloque d'Effiat et des siens me parut se forlonger, et je m'en allai vers eux, Saint-Simon, 514, 72.

HISTORIQUE

XIIe s. Ne savum pas por qu'il s'en vunt… Pot cel estre, por engignier, Nos volent eissi forsloignier, Benoit de Sainte-Maure, V. 19804.

XIIIe s. Li rois, ki son preu ne forlogne [n'abandonne pas son avantage], Mousk. ms. p. 546, dans LACURNE.

XIVe s. On prend daims à force de moins de chiens qu'on ne fait ung cerf, pour cinq causes : la premiere est qu'il ne fuit pas longuement comme un cerf ; la deuxieme pour ce qu'ilz se chassent de plus près, et pour ce qu'il ne folenge pas tant comme le cerf, Modus, ms. f° 20, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Fors, hors, et longer, comme dans allonger, prolonger (voy. LONGER et LOIN).