« fanatique », définition dans le dictionnaire Littré
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fanatique
- 1Qui croit avoir des inspirations divines.
Leurs opinions [des anabaptistes] mêlées au calvinisme ont fait naître les indépendants, qui n'ont point eu de bornes ; parmi lesquels on voit les trembleurs, gens fanatiques qui croient que toutes leurs rêveries leur sont inspirées
, Bossuet, Reine d'Anglet.Il est vraisemblable que Mahomet fut d'abord fanatique, ainsi que Cromwell le fut dans le commencement de la guerre civile
, Voltaire, Mœurs, rem. 9. - 2Qui est animé d'un zèle outré pour la religion. Un prédicateur fanatique.
Par extension, qui se passionne à l'excès pour une opinion. Homme fanatique de la liberté.
- 3Il se dit des passions, des doctrines. Un zèle fanatique. Des doctrines fanatiques.
En vain ta politique Vient m'étaler ici ce tableau fanatique
, Voltaire, Fanat. I, 4.Ils ne se piquent pas du devoir fanatique De servir de victime au pouvoir despotique
, Voltaire, Brutus, I, 4. - 4 S. m. et f. Celui, celle qui croit avoir des inspirations divines.
Moi de ce fanatique [Mahomet] encenser les prestiges !
Voltaire, Fanat. I, 1.Celui, celle que le fanatisme religieux inspire.
Les philosophes sont les médecins des âmes dont les fanatiques sont les empoisonneurs
, Voltaire, Lett. à d'Alemb. 148.En France on a donné particulièrement ce nom aux protestants des Cévennes, à l'occasion de leur révolte lors des persécutions qui accompagnèrent la révocation de l'édit de Nantes.
Montrevel ne trouva pas les fanatiques si aisés à reduire qu'il l'avait cru ; on leur avait donné ce nom, parce que chaque troupe de ces protestants révoltés avait avec eux quelque prétendu prophète ou prophétesse
, Saint-Simon, 117, 27.Nous verrons dans le siècle de Louis XIV plus de quarante mille fanatiques périr par la roue et dans les flammes ; et, ce qui est remarquable, il n'y en eut pas un seul qui ne mourût en bénissant Dieu, pas un qui montrât la moindre faiblesse
, Voltaire, Mœurs, rem. 16.Celui qui meurt pour un culte faux mais qu'il croit vrai, ou pour un culte vrai, mais dont il n'a pas de preuves, est un fanatique
, Diderot, Pens. philos. n° 38.Par extension, celui, celle qui a une passion excessive pour quelqu'un ou quelque chose.
Les fanatiques de Corneille n'y trouveront peut-être pas [dans le Commentaire] leur compte ; mais je fais plus de cas du bon goût que de leur suffrage
, Voltaire, Lett. Damilavile, 26 mars 1764.J'ai bien peur qu'il [le Commentaire sur Corneille] n'excite de grandes clameurs de la part des fanatiques ; car la littérature a aussi les siens
, D'Alembert, Lett. à Volt. 2 mars 1764. - 5 S. m. Se dit, à l'hombre, de celui dans les mains duquel les quatre valets se trouvent réunis.
HISTORIQUE
XVIe s. Ce sont tous songes et fanatiques folies [nos idées sur Dieu]
, Montaigne, II, 279.
ÉTYMOLOGIE
Lat. fanaticus, de fanum, temple, lieu consacré.